Catastrophe environnementale à Kabwe : des enfants donnent de la voix


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Ils sont originaires de Kabwe, ville située à 140 km au nord de Lusaka, la capitale zambienne. Dépassés par l’extrême niveau de pollution de l’environnement dans lequel ils vivent depuis des années, des enfants de Kabwe ont décidé de réaliser une vidéo dans laquelle ils appellent les autorités publiques au secours.

Des enfants de Kabwe ont pris l’initiative de réaliser et mettre en ligne une vidéo dans laquelle ils demandent aux autorités de renforcer les mesures de dépollution de leur ville. Cette vidéo qui interpelle les pouvoirs publics zambiens est prévue pour être diffusée dans les écoles et sur les chaînes de télévision, à l’occasion du 30e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, qui sera célébré le 20 novembre.

Kabwe est reconnue pour avoir été un important centre métallurgique. En effet, d’abord exploitées par des sociétés britanniques pendant la colonisation, les mines de plomb et de zinc de Kabwe passeront, après l’indépendance du pays, sous le contrôle de la Zambia Consolidated Copper Mines (ZCCM), avant que l’exploitation ne soit interdite en 1994, en raison de la contamination de toute la zone au plomb, sur un rayon de 20 km à la ronde. Cette contamination constitue un danger surtout pour les enfants et les adolescents chez qui ont été détectés de nombreux cas de saturnisme. Malgré l’arrêt de l’exploitation des mines et les tentatives de dépollution de la ville financées, entre autres, par la Banque mondiale, la situation est toujours très alarmante à Kabwe, selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch publié le 23 août dernier.

L’auteur de ce rapport intitulé « Comment ne pas être inquiets ? Impact de la pollution au plomb sur les droits des enfants à Kabwe en Zambie », Joanna Naples-Mitchell, a confié à Franceinfo que la situation en est là parce que le gouvernement zambien n’a pas fait du problème une priorité. Les autorités « n’ont pas pris le problème à bras le corps », a laissé entendre l’experte.

C’est pourquoi les premières victimes que sont les enfants ont cru devoir rappeler à ces autorités leurs obligations pour que Kabwe finisse par quitter la liste des sites les plus pollués du monde.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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