CAN 2008 : football et fair-play !


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Le football? Avant tout un jeu. Par la suite un métier, voire un
semi-métier. Toujours passionnant. De plus en
plus vecteur, hélas, de violence.

Par Firmin Lwemba

Une vraie passion, ce Foot
des Anglais ? Le pied ! dirait un Français dans
sa riche expression. Chacun y prend son pied, en
effet. Pas à pas, nous voici en Afrique, où nous
accueillent le Ghana et la Coupe d’Afrique des Nations
de football, 26e édition.

« Akwaba ! » – c’est à dire «bienvenue»
dans une langue du pays hôte. Ce continent doit nous
offrir l’un de ses plus beaux visages: le football. Le
monde entier verra son spectacle, fait de jeux,
courses, avec ou sans ballon, feintes, dribbles,
tacles, buts, hourras ! Plongeon du gardien.
Scènes de liesse populaire, avec musiques, chants,
danses. Il n’y a que l’arbitre pour mettre fin à tout
ça. Mais son coup de sifflet final n’aura point de
raison sur un public déchaîné à travers les villes,
les artères principales. Image de l’Afrique au
quotidien, qui exulte, même si elle côtoie des
difficultés qu’elle n’oublie.

Des stades en exubérance, un jeu, un sport qu’on
exalte ! Pourvu que le tout reste correct, l’arbitrage
aussi. Pourvu que la violence, la tristesse, la mort,
ne viennent tout gâcher. Au nom des hooligans. Comme
au stade du Heysel, en Belgique, 1985. Juventus de
Turin contre Liverpool. Une finale de Coupe d’Europe
des clubs champions, ancêtre de la Champion’s League.
Même le but de Platini sur penalty avait perdu son
goût de victoire. Pourvu également qu’un nouveau
Schummacher ne réédite pas sa brutalité à l’égard d’un
Patrick Battiston, comme en 1982.

Pourvu qu’on veille
aussi sur le bon état physique et physiologique des
joueurs. Et qu’on ne parle plus de ces drames-là.
2003, Marc-Vivien Foé perdant sa vie de Lion
Indomptable sur le terrain du Stade de Gerland à Lyon,
face à la Colombie. 2004, le Hongrois Miklos Fehér du
Benfica Lisbonne. Août 2007,
Antonio Puerta Pérez du FC Séville en Espagne. 29
décembre 2007, Phillip O’Donnell, l’Ecossais. Pourvu
qu’on évite également ce drame similaire, advenu sur
un terrain au Congo-Kinshasa (qui n’est pas présent à la CAN 2008). Au milieu des années 80, un
chasseur des buts de l’A.S. Vita Club nommé Bobutaka
entre en collision avec le gardien adverse, il tombe
par terre et ne se relève jamais. L’histoire retiendra
que le goal-keeper s’appelait Ndudi. Nom qui
signifiait amer, amertume.

Souhaitons vivement que la CAN 2008 offre plutôt des moments
heureux à tous ceux dont les regards sont tournés vers
le Ghana et forcément l’Afrique entière. En dépit des
enjeux, le football reste avant tout un jeu, une fête.
Et le public, les sportifs, nous tous, sommes des
festivaliers.

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