Cameroun : le permis à points pour sauver des vies


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Le permis d conduire à points, c’est la dernière trouvaille du ministère des Transports pour lutter contre les accidents de circulation qui ont atteint de proportions importantes ces derniers mois.

Dès le 1er janvier 2014, le Cameroun passe au permis à points . « Il s’agit de donner une valeur donnée en termes de points. Chaque infraction correspond à un nombre de points enlevés, jusqu’à la suspension du permis pour une durée d’un an », informe Zacharie Ngoumbe, Inspecteur général des services au ministère Transports. Cette autre mesure est un autre réponse au nombre trop élevé de morts sur les routes. Pour Zacharie Ngoumbe, « ce nouvel arsenal répressif est un palier supérieur qui vise à rendre le conducteur récidiviste comptable de la somme de ses infractions et en a assumer les conséquences ». « D’autres mesures drastiques seront prises à l’encontre des conducteurs des bus de transport en commun et camions accusés d’être responsables des hécatombes sur les axes routiers. Les agences de voyage sont invitées à plomber les moteurs de leurs cars de 30 à 70 places à une vitesse maximale de 110 km/h. Les camions sont appelés à ne pas excéder les 90 km/h. Les bus de transport en commun et les camions pris en flagrant délit d’excès de vitesse seront conduits en fourrière et le chauffeur interpellé auront des points retraits sur son permis », assure le ministre des Transport, Rober Nkili.

Les axes routiers : des mouroirs

Le 4 septembre 2013, de sources concordantes, sur l’axe Buea – Douala, 20 personnes perdaient la vie suite à une collision entre deux véhicules. Le 12 octobre dernier 18 autres morts et 76 blessés ont été enregistrés par les autoritaires sanitaires sur le même axe. Une situation qui est loin d’être différente sur les autres axes routiers du Cameroun assure un responsable de l’ONG Saves the lives. « Nous intervenons chaque jour sur les différents axes routiers du pays pour venir en aide aux accidentés ou alors pour conduire les corps à la morgue. Nos routes sont des véritables mouroirs », souligne Boniface Tsuikeu . Selon des chiffres publiés par le ministère des Transports, en 2012, 3 276 accidents de la circulation dont 944 mortels, 3 521 accidents en 2011 contre 3 276 en 2010. Selon l’association Secouroute, les accidents de la routes sont classés au troisième rang des causes de mortalité au Cameroun, avec plus de 1 200 personnes qui meurent par an et des centaines qui en sortent handicapés moteur à vie.

En terme financier, on estime à 50 milliards de FCFA environ de perte par an autour de ce fléau qui coûte cher à l’économie nationale. Des « chiffres qui seront bien dépassés au cours de cette année au vue du taux élevé de la corruption chez les agents de police qui constituent un frein à la pleine mise en œuvre des politiques de réduction des accidents sur nos routes », s’inquiète un usager.

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