Cameroun : le père Antoine de Padoue Chonang se serait suicidé en France


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Le père Antoine de Padoue Chonang

Le prêtre de l’évêché de Douala, le Père Antoine de Padoue Chonang a été retrouvé mort le 28 octobre 2019 dans l’appartement où il logeait à St Marcellin au sud de la France. Il était connu pour ses nombreuses interventions dans différents débats religieux, tout aussi bien dans la presse locale qu’internationale.

Toutefois, les raisons qui ont motivé cet acte désespéré échappent à tout son entourage jusque-là. Dans un état de santé fragile depuis un certain temps, il s’était rendu en France pour poursuivre son traitement.

C’est ainsi avec une vive douleur, que l’archidiocèse de Douala a fait part de son décès par l’entremise d’un communiqué, à l’adresse de ses homologues prêtres, diacres et religieux :

« J’ai la grande peine de devoir vous annoncer la mort du père Antoine de Padoue Chonang, prêtre de l’archidiocèse de Douala.

Il s’est donné la mort ce matin à St Marcellin. Je demande aux prêtres de célébrer une messe à son intention, aux communautés religieuses de célébrer si possible l’office des morts dans le bréviaire, et à tous les chrétiens qui ont pu le côtoyer de s’unir dans la prière.

Après le déroulement des procédures légales françaises, ce sera à son évêque d’incardination, Mgr Samuel Kleda, que j’ai prévenu, de discerner, avec sa famille, pour la suite, comme une célébration sur Gap d’une messe de funérailles et le lieu de sa sépulture.

Nous étions bien en accord avec Mgr Kleda qui lui ordonnait de rentrer au pays, depuis le 31 août 2016, pour lui confier une nouvelle mission.

Nous savions qu’il était en traitement médical, sans en connaître la situation actuelle. »

C’était en outre un homme des médias et surtout un journaliste engagé. C’est sous son contrôle que le plus vieux journal Camerounais, appartenant à l’église catholique (l’effort camerounais), a atteint son pic de diffusion pendant la période post indépendance. Malade, mal compris, difficile à vivre, il a sans doute pensé que le mieux serait d’en finir avec la vie, à moins que ce décès ne cache autre chose.

Même dans ce sud de la France, il ne cessait de menacer de dénoncer les Évêques pédophiles et homosexuels, dont il avait une aversion particulière. Quelles que soient les causes réelles de ce décès, il sera mort comme il a vécu : dans la controverse. C’est ainsi qu’il semblait le plus à l’aise.

Quand on connait un peu le personnage, on peut néanmoins s’étonner qu’un homme apparemment bâti à partir de « roches dures », serviteur du Christ et surtout habité par de nombreuses certitudes, puisse commettre un acte aussi éloigné des Saintes Écritures. La tentation est alors grande de conclure qu’il a été « suicidé ».

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