Cameroun : le commerce des vidéos et livres osés interdit dans les rues de Yaoundé


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Un arrêté préfectoral, signé il y a quelques jours, à Yaoundé, la capitale camerounaise, interdit la production, la duplication, la vente et la diffusion des livres, films et autres supports érotiques et pornographiques dans les lieux non autorisés par les pouvoirs publics.

Notre correspondante au Cameroun

Les vidéos et la littérature pornographiques et érotiques se vendaient en pleine rue sur les abords des axes les plus fréquentés pas la population de Yaoundé. Selon Joseph Beti Assomo, préfet du département du Mfoundi, la décision vise à protéger la moralité publique dans la mesure où « la vente des revues, CD, films et autres supports à caractère érotique et pornographique s’effectue pratiquement à ciel ouvert et parfois jusqu’aux portes des lieux de cultes, et même aux abords des établissements scolaires.» L’objectif est donc, semble-t-il, d’assainir l’environnement dans lequel vit la jeunesse du département du Mfoundi.

Depuis quelques années, il aussi existe au Cameroun des « vidéos clubs », (salles de cinéma en miniature très prisées par les jeunes) dont l’accès varie entre 25 et 100 Fcfa. Ces salles diffusent des films violents et pornographiques. Le danger est, selon certains citadins, qu’après avoir regardé le film, ces jeunes sont tentés de passer à l’acte.

Réactions nombreuses et diversifiées

Cette décision du préfet du Mfoundi, a soulevé de nombreuses réactions. Certains estiment qu’elle est salutaire car le commerce du sexe sauvage et autres objets en rapport avec la sexualité « sauvage et bestiale » ne devrait pas se faire en plein air sur la voie publique. « Les films pornographiques sont confiés aux majeurs, pas aux mineurs ! De plus, ils ne devraient pas être exposés ainsi sur la voie publique» nous a déclaré un passant et une jeune fille d’ajouter, dégouttée : « c’est un peu trop pervers. Je trouve ça immoral ! »

D’autres, par contre, pensent que les autorités administratives de Yaoundé « devraient s’intéresser aux problèmes plus importants et plus graves comme la lutte contre la pauvreté, le tabagisme, le chômage, la famine, la vie chère (…) et laisser les gens jouir de leur liberté. Car toutes ces vidéos et littératures pornographiques font partie de l’apprentissage de la vie.»

Se conformer absolument à la loi

Quoiqu’il en soit, la chasse est déjà ouverte contre ces atteintes à la pudeur et à la moralité publique. Selon nos sources, les forces de l’ordre sont passées à l’action. Et ces images interdites ne sont plus exposées aux abords des rues.

Si depuis l’arrêté préfectoral ces vidéos et autres littératures pornographiques ont disparu de la circulation, des circuits informels de livraison se sont aussitôt crées pour le grand bonheur des amateurs des sensations fortes que procurent ces images érotiques…

Dans le même temps, « les cabarets et autres maisons closes qui exploitent la nudité des jeunes filles à peine sortie de l’adolescence, au profit des clients véreux seront fermés » a annoncé le préfet.

De l’avis des autorités, ce commerce est « inadmissible et intolérable sur la voie publique, de même que l’exploitation des maisons closes qui utilisent les jeunes gens. Toute personne voulant pratiquer ce type de commerce devra, dorénavant, se conformer à la réglementation en vigueur.»

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