Cameroun : la fête de Noël en temps de Covid-19


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Noel OK

Depuis le déclenchement du Coronavirus à Wuhan, en Chine et sa propagation dans certaines régions du monde, l’épidémie a fait plusieurs morts et de nombreux cas d’infections, et toute l’économie mondiale est menacée, en témoigne la baisse drastique des prix des produits pétroliers enregistrée depuis le début de la maladie. Face à ce fléau, même les fêtes qu’elles soient religieuses, nationales ou internationales, ne sont pas épargnées. Cela a été constaté à quelques jours de la fête de Noël 2020 dans les campagnes et villes du Cameroun. Contrairement aux années antérieures, à pareil moment, il y avait bousculade dans les marchés, les magasins, les ateliers de couture, les salons de coiffure…

« Avant la pandémie de Coronavirus, avec une pension de retraite de catéchiste, en ma qualité de père de huit enfants, et retraité depuis cinq ans, je me trouve obligé de faire ce que je n’avais jamais fait, qui n’est autre qu’abandonner ma femme et les enfants. Et pour cause, éviter la honte, car, il fallait acheter les jouets et les habits aux enfants, donner l’argent de ration et de coiffure à mon épouse, recevoir les membres de familles de passage chez nous. Alors que quand j’étais encore en activité, tout cela était planifié d’avance. Jamais, mon épouse et moi, n’avions vécu une situation pareille. Malgré la modicité de nos moyens, nous nous efforcions toujours à accrocher le sac à notre taille. Voilà que maintenant, je broie du noir, y compris toute ma famille », déclare Alain Bondy.

« Dans les campagnes et même dans certaines de nos cités, on découvre la précarité, la misère et la saleté dans nos unités hospitalières. Si ce n’est pas de l’eau potable qui fait défaut, ce sera le manque d’électricité. Avec l’apparition du Covid-19, cette situation se complique davantage avec le taux somme toute croissant de chômeurs, de cas d’agression, de querelles dans les foyers, de trafiquants d’ossement humain. Quand est-ce que nous sortirons de cette auberge ? Nous n’avons que nos yeux pour pleurer », lance un citoyen.

Noël est la fête chrétienne qui célèbre la naissance de Jésus de Nazareth au moment du solstice d’hiver : touchée par la déchristianisation moderne elle s’est transformée en fête populaire déconnectée de son fondement religieux pour le plus grand nombre. Aujourd’hui, la fête de Noël s’est fortement sécularisée et n’est plus nécessairement célébrée comme une fête religieuse. Le jour de Noël est férié dans de nombreux pays, ce qui permet le regroupement familial autour d’un repas festif et l’échange de cadeaux.

Instituée le 25 décembre au IVe siècle et diffusée par la christianisation progressive de l’Europe et du bassin méditerranéen, cette fête de la nativité prend peu à peu la place de différentes fêtes liées au solstice d’hiver (fête celtique de Yule, fête de Mithra, Saturnales romaines…). Le Christ étant présenté comme le « soleil de justice » d’une nouvelle ère, sa naissance ouvre l’année liturgique chrétienne lors d’une messe de minuit ritualisée.

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