Cameroun : la Commission nationale anti-corruption présente son 11è rapport


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Rapport de la Commission anti-corruption
Rapport de la Commission anti-corruption

Le Rév Dieudonné Massi Gam’s, président de la Commission nationale anti-corruption (Conac), a présenté le 11ème rapport sur l’état de la corruption au Cameroun, le 23 septembre dernier, au palais des Congrès de Yaoundé.

Ce rapport se présente en cinq titres. L’on retrouve les activités de lutte contre la corruption des institutions de contrôle, les activités de lutte contre la corruption des juridictions, les activités de lutte des départements ministériels. Il figure également dans ce document les activités contre la corruption des entreprises publiques et enfin les activités contre la corruption du secteur privé et de la société civile.

« 2020 a été une année difficile pour l’humanité du fait de la pandémie du Covid 19. Au rang des effets dévastateurs de cette maladie, il y a eu le ralentissement des activités dans plusieurs administrations. En 2019, avant la pandémie, la CONAC a reçu un total de 98 contributions externes dans le cadre du rapport sur l’état de la corruption au Cameroun. Mais cette institution n’a reçu que 65 contributions en 2020. Pour ce qui est des entreprises publiques, la CONAC a reçu 17 contributions en 2019 contre 27 en 2020. Concernant la société civile, l’on est passé de 9 à 8 contributions »,  indique le Rév Dieudonné Massi Gam’s.

Le président de la CONAC relève qu’en 2020, son institution a reçu à travers le 1517, qui est son numéro vert, 12 675 dénonciations. Selon le président de la CONAC, les dénonciations des usagers ont indexé les forces de maintien de l’ordre, les responsables des services du ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, le ministère des Finances et le secteur des transports. Certaines de ces dénonciations ont donné lieu à des investigations dans le cadre de la mission conduite par les membres du Comité de coordination ou des actions par voie d’Intervention rapide (Air).

S’agissant des missions d’investigation, elles sont relatives à des dénonciations faisant état de corruption dans la sélection des candidats à l’offre de bourses marocaines au ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle, l’abandon de poste et de perception de salaires indus par certains enseignants du lycée d’Elig-Essono dans le département du Mfoundi. La CONAC dit avoir enregistré plusieurs dénonciations de corruption au Centre des impôts des moyennes entreprises de Ngaoundéré, dans le cadre du suivi de l’exécution du marché de réfection de la résidence du ministre délégué à la Présidence, chargé du Contrôle supérieur de l’Etat et les malversations financières dans la réfection et le renouvellement de certaines infrastructures de l’aéroport international de Garoua.

Au sujet des actions par voie d’intervention rapide (Air), 19 descentes sur le terrain ont été effectuées en 2020. Ces descentes intervenaient à la suite des dénonciations des cas de corruption à l’école publique de Bobog I, dans l’arrondissement de bot-Makak, dans le Nyong et Kéllé, à la sous-préfecture de Yaoundé IVème, à la Communauté urbaine de Yaoundé, à la délégation régionale de la Fonction publique et de la réforme administrative du Centre et à la délégation des Transports de l’Adamaoua. Selon le président de la CONAC, le préjudice financier subi par l’Etat dans les investigations menées en 2020 est évalué à 480 millions francs CFA.

« Mon constat portant sur l’état de la corruption dans notre pays me laisse tomber de travers. C’est comme si ce phénomène allait grandissant. Sans risque de me tromper, j’ose croire que c’est une forme de revendications qui ne dit pas son nom, pour l’amélioration non seulement des conditions de travail, mais aussi des salaires, qui ont été coupés à plusieurs reprises. A l’allure où vont les choses, tout risque tourner au vinaigre, chose que nous ne souhaitons pas voir », déplore un fonctionnaire à la retraite.

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