Cameroun : l’autisme, une maladie mal acceptée


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Selon les dernières statistiques publiées par le ministère de la Santé, plus de 100 000 enfants sont autistes au Cameroun. Pourtant de nombreuses familles continuent à assimiler cette maladie à de la sorcellerie ou au mauvais sort.

(De notre correspondant)

Sorcellerie, mauvais sort, occultisme. Au Cameroun, l’autisme est associé à de nombreuses pratiques. Junior, cinq ans souffre depuis sa naissance de troubles neurologiques, il a du mal à s’exprimer et à communiquer avec son entourage. Son comportement est jugé anormal par les membres de sa famille. Pour le soigner, ses parents ont fait le tour des guérisseurs traditionnels et autres chapelles pour essayer de faire « exorciser » l’enfant. Résignés, ils ont décidé de garder leur enfant à la maison à l’abris des regards moqueurs.

L’histoire de Junior est semblable à celle de nombreuses familles vivant avec des enfants autistes. Pourtant l’autisme résulte d’un dysfonctionnement neurologique qui compromet le fonctionnement normal du cerveau. Cette maladie se manifeste au cours des trois premières années de vie et peut toucher tous les enfants, sans distinction de sexe ou de classe sociale. Selon le ministre de la Santé publique André Mama Omgba Fouda, plus de 100 000 enfants camerounais sont atteints de cette maladie.

Une prise de conscience tardive de la part du gouvernement camerounais

La prise en charge d’un enfant autiste nécessite de moyens financiers considérables. L’enfant doit régulièrement consulter de nombreux spécialistes. Face à ces difficultés, de nombreuses familles vivant sous le seuil de pauvreté, préfèrent confier leurs enfants à des tradi-praticiens ou tout simplement les abandonner dans la rue. Une situation qui semble désormais préoccuper le Gouvernement camerounais qui a décidé de s’attaquer à ce problème.

Au cours de la journée mondiale de l’autisme célébrée le 2 avril, Alim Hayatou secrétaire d’Etat au ministère de la Santé publique a confirmé cet engagement, « l’organisation mondiale l’a classifiée ; il n’y a pas de raison que le gouvernement camerounais se dérobe. Nous allons faire de l’autisme, un problème de santé publique en matière de l’enfance. Il fera partie de la grande famille des maladies infantiles ». Grâce aux nombreuses actions des associations de parents d’enfants autistes, la population prend de plus en plus conscience de cette maladie et abandonne progressivement ses idées préconçues.

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