Cameroun : à quand la fin des souffrances des réfugiés ?


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Cameroun refugiés
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La guerre a changé de caractère au cours de ces cinquante dernières années : les conflits internationaux se sont fait rares, et les guerres civiles plus fréquentes. La palme d’or revient à l’Afrique avec les guerres civiles de plus en plus concentrées dans un nombre relativement restreint de pays. C’est dans ce contexte que le Cameroun, tout comme les autres pays du monde, accueille les réfugiés en provenance des pays voisins (Tchad, RCA, Nigeria,..) qui sont installés dans les régions de l’Est, l’Adamaoua, du Nord et aussi dans les grandes villes comme Yaoundé et Douala. Sans oublier les réfugiés camerounais au Nigeria. La plupart d’entre eux ont été forcés de fuir à cause des violences qui avaient embrasé leurs pays.

Dans nombre de pays en guerre, il est aisé de remarquer que l’échec du développement, la contestation des résultats d’un scrutin électoral, la mal-gouvernance, les détournements des deniers publics, la corruption, le favoritisme, le tribalisme, l’impunité, le chômage extrême, le laxisme, la famine, … conduisent inéluctablement aux crises de toutes sortes. En plus, dans certains pays, une personne peut être menacée pour des raisons politiques, sociales, culturelles ou religieuses. Certaines activités, à priori banales, peuvent s’avérer dangereuses :

– faire partie d’un parti d’opposition,
– prendre la défense des pauvres ou des enfants des rues,
– travailler comme journaliste,
– dénoncer les abus du pouvoir,
– revendiquer une égalité de droit entre homme et femme, entre différentes cultures, entre différentes religions, entre différents modes de vie, etc.
Ces actions peuvent entraîner des persécutions, menaces, intimidations, ou même arrestations arbitraires, tortures, exécutions et « disparitions ».

Psychologiquement, les réfugiés souffrent de peur et d’anxiété, d’un mauvais sommeil et de flashbacks. Les autres ont peu ou pas d’intimité, squattant des salles accueillant en moyenne 10 à 15 personnes.Au total, environ 20 à 30% des demandeurs d’asile présentent une vulnérabilité, y compris des handicaps physiques.Ces réfugiés font face à « des difficultés pour survivre ».

Lors d’un point de presse tenu le 20 mars 2018 à Genève, la porte-parole du HCR, Alkaterini Kitidi, a déclaré que « 95% des demandeurs d’asile n’ont pas plus de trois jours de nourriture en stock. La plupart des familles ne prennent qu’un seul repas par jour ». D’après le porte-parole du HCR, les stratégies d’adaptation sont elles-mêmes risquées et vont de l’emprunt d’argent à la réduction des portions de nourriture ou à l’épargne alimentaire pour les enfants seulement.

Rappelons que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés a été mandaté par la Communauté Internationale pour conduire et coordonner l’action pour la protection internationale des réfugiés et la recherche de solutions à leurs problèmes. Autrement dit, la mission première de l’UNHCR est de chercher à garantir les droits fondamentaux et le bien-être des réfugiés. Il s’efforce de s’assurer que chacun puisse bénéficier du droit d’asile et retourner de son plein gré dans son pays d’origine quand les conditions s’y prêtent. L’Agence travaille également aux côtés d’autres acteurs dans la recherche de solutions dans les domaines de la protection, des abris et bien domestiques pour les déplacés internes.

Pour éviter ces situations déshumanisantes, ne jamais laisser perdurer une revendication, aussi minime qu’elle soit, tout faire pour améliorer les conditions de vie de toutes les populations sans distinction de tribut, de religion, ni de chapelle politique, car, une fois la guerre éclatée, elle est d’une violence inouïe et d’une inhumanité inqualifiable.

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