Burundi : en échange d’une amnistie, Nkurunziza donne un ultimatum de 5 jours aux insurgés


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Dans un discours à la nation diffusé lundi, le Président burundais Pierre Nkurunziza a promis d’amnistier les insurgés qui s’opposent à son pouvoir, si ces derniers déposent les armes dans les cinq jours à venir.

Pierre Nkurunziza lâche-t-il du lest avec les insurgés ? Dans un discours à la nation diffusé, lundi, sur les ondes publiques, le Président burundais a promis aux insurgés qui s’opposent à son troisième mandat controversé de déposer les armes, d’ici cinq jours, en échange de l’amnistie. « Le gouvernement, qui est un parent pour tous, vous donne cinq jours, depuis ce 2 novembre jusqu’au 7 de ce mois, pour renoncer définitivement à cette voie » de la violence, a déclaré le chef de l’Etat, dans un discours à la nation en langue nationale kirundi.

Le Président burundais précise que les insurgés seront « accueillis par les forces de l’ordre, on vous apprendra à aimer votre pays pendant deux semaines, puis vous serez renvoyés parmi les vôtres ».
Le porte-parole adjoint de la Présidence, Jean-Claude Karerwa, va encore plus loin et souligne que « cela signifie que ceux qui se rendront avant la date-limite vont bénéficier d’une amnistie. Après leur formation civique, ils vont rentrer chez eux, il n’y aura pas de poursuites judiciaires ».

Pierre Nkurunziza a également annoncé l’organisation d’un « dialogue national dans un esprit de concertation qui va faire l’admiration de la communauté internationale ». Le chef de l’Etat burundais a également appelé la population à aider la police à détruire les « petits groupes de tueurs » qui sont encore à l’œuvre. Lui, qui avait promis lors de sa prestation de serment, fin août, de ramener la paix et la sécurité dans les deux mois, a assuré que cet objectif avait été rempli « à 92 % ».

Depuis l’annonce de sa candidature pour un troisième mandat en avril 2015, le Burundi est plongé dans une grave crise politique. La candidature du Président a en effet été contestée, dès son annonce, par la société civile, des opposants, la population, jugeant qu’elle va à l’encontre de la Constitution qui ne lui autorise que deux mandats. Le chef de l’Etat a même échappé à une tentative de coup d’Etat, révélant la tension qui prévalait dans le pays. Aujourd’hui il s’est maintenu au pouvoir par la force, mais doit faire face à une rébellion grandissante.

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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