Burkina Faso : les assises nationales débutent ce jour


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Paul Henri Sandaogo Damiba
Paul Henri Sandaogo Damiba, président de la Transition du Burkina

Au Burkina Faso, les assises nationales sur la transition débutent ce lundi 28 février, à la salle des Banquets de Ouaga 2000. Au menu de ces assises, l’examen des trois projets de texte transmis, le 23 février, au chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, par la Commission technique mise en place par lui, à savoir : la charte de la transition, l’agenda de la transition et une charte des valeurs.

La salle des Banquets de Ouaga 2000 accueille ce lundi 28 février 2022, des représentants de toutes les couches de la société burkinabè pour examiner les documents transmis, mercredi dernier, au Président de la transition par la Commission technique qu’il a mise en place deux semaines plus tôt. Au total, environ 350 personnes issues de la classe politique, de la société civile, des autorités religieuses et traditionnelles, des jeunes, des femmes, des différentes catégories socio-professionnelles seront présentes, sans oublier les représentants des personnes déplacées internes.

À l’occasion d’une conférence de presse tenue samedi, le lieutenant-colonel Daba Naon, membre du MPSR, a expliqué la démarche du pouvoir de transition : « C’est une démarche consensuelle et inclusive voulue par le chef de l’État, en vue de prendre en compte les aspirations profondes du peuple et impliquer tous les Burkinabè au processus », a-t-il déclaré. « Nous sommes dans un processus inclusif, qui vise à permettre à tous les Burkinabè de toutes les sensibilités possibles, d’adhérer au projet qui est en cours, afin que nous ne puissions plus partir en rangs dispersés, pour recouvrer l’intégrité du territoire national », a-t-il poursuivi.

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Pour le lieutenant-colonel Daba Naon, « la lutte contre le terrorisme est assez complexe, elle a besoin de tous les acteurs ; nous devons nous associer, nous entendre sur l’essentiel pour pouvoir gagner cette guerre. Si nous ne nous entendons pas, si nous partons en rangs dispersés, nous assurons la garantie de ne jamais gagner cette guerre ». Or, ce qui a amené la junte à prendre le pouvoir d’État, c’est justement le souci de « reconquérir le territoire total et de permettre aux Burkinabè (qui ont été obligés par cette situation de se retrouver comme des étrangers dans leur pays) de regagner leur territoire », insiste-t-il.

La question de la durée de la transition est l’une des plus attendues dans le cadre de ces assises. Sera-t-elle de 30 mois comme cela se laisse entendre à Ouagadougou ? Une telle durée rencontrera-t-elle l’assentiment de la CEDEAO plus encline à souhaiter des transitions plus courtes de 18 mois ? Depuis leur installation au pouvoir, les militaires burkinabè se sont montrés très coopératifs avec la CEDEAO. Mais, le MPSR se trouve actuellement à la croisée des chemins. Puisqu’il devra, dans le cadre de ces assises, se prononcer très clairement sur la durée de la transition, cette question qui fâche.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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