Bujumbura : démantèlement du marché noir des devises


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Au Burundi, le nouveau gouvernement de Pierre Nkurunziza avait lancé un ultimatum aux échangeurs clandestins de devises étrangères. La menace a été mise à exécution : mercredi matin, la principale place de marché noir des devises, à Bujumbura, a été démantelée par la police.

La place dite « Zone d’échange préférentiel » (ZEP), dans le centre-ville de Bujumbura, capitale du Burundi, était en ébullition mercredi matin suite à une descente policière musclée visant à déloger les échangeurs clandestins des devises étrangères contre la monnaie locale, a-t-on constaté sur place. La police a pu mettre la main sur des liasses de monnaies locale et étrangère, avant d’embarquer une dizaine de récalcitrants, pendant que d’autres avaient choisi de disparaître dans la nature.

Le marché noir des devises a été longtemps toléré par les pouvoirs publics et nombreux sont ceux qui en avaient fait le principal métier réputé facile, mais fort lucratif, non sans la complicité des opérateurs économiques du secteur bancaire, dit-on à Bujumbura. Le nouveau gouvernement de Pierre Nkurunziza a donné dernièrement un ultimatum de quelques semaines aux échangeurs pour qu’ils cessent leurs activités illicites et qu’ils rentrent dans la légalité.

Vente aux enchères des devises

Depuis 2002, un appui financier de la Banque mondiale a permis à la Banque centrale burundaise d’initier la vente aux enchères des devises aux établissements bancaires locaux et, depuis peu, aux bureaux de change officiels. Selon le gouverneur de la Banque centrale, Salvator Toyi, 800 000 dollars US étaient vendus par semaine au lancement des premières enchères. L’offre est aujourd’hui consistante, avec une moyenne de 4,5 millions de dollars US par semaine, selon la même source.

La Banque centrale fait en outre état d’une relative embellie au niveau de ses réserves en devises qui se situeraient aujourd’hui à 30 millions de dollars US, ce qui correspondrait à trois mois d’importations sans apport extérieur, alors qu’au plus fort de la crise socio-politique de ces dernières années, les réserves du pays ne pouvaient supporter que deux semaines d’importation.

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