Braves Garçons d’Afrique rend « Hommage aux Femmes »


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L’association Braves Garçons d’Afrique (BGA) nous donne rendez-vous ce samedi à la Cité des sciences et de l’industrie à Paris pour une journée événement « Hommage aux femmes ». Adji Ahoubian, un des membres fondateurs de BGA, revient pour Afrik sur les raisons d’une telle initiative et sur le programme des réjouissances.

Elles sont afro-américaines, caribéennes ou africaines. Elles s’illustrent ou se sont illustrées dans l’Histoire par un engagement et un militantisme exemplaire. L’association Braves Garçons d’Afrique (BGA) a décidé de les mettre samedi à l’honneur à Paris au cours d’une journée dédié. Après le succès de leur festival (de 9 jours) l’année dernière, BGA récidive avec « Hommage aux femmes », première d’une série d’initiatives d’envergure qu’ils comptent mener tout au long de l’année.

Afrik.com : Vous aviez réalisé un riche festival de neuf jour l’année dernière à Paris. Vous vous montrez cette fois un peu moins ambitieux. Dans quelle logique s’inscrit l’initiative de samedi ?

Adji Ahoubian :
Cette année, notre objectif n’est pas de faire un rendez-vous ponctuel, mais d’échelonner tous les deux ou trois mois un événement qui soit dans la continuité du festival de l’année dernière.

Afrik.com : Pourquoi avoir choisi de rendre hommage aux femmes ?

Adji Ahoubian :
C’est vrai qu’il y a une Journée internationale de la Femme, le 8 mars, mais on nous dépeint très souvent le visage de la femme victime. On nous parle d’excision, de polygamie … qui sont certes des tragédies pour les femmes. Pour notre part, nous voulons dépeindre une image positive, vivante, créatrice et combative de la femme. La plupart d’entre nous avons des mères et les femmes occupent une place assez importante dans nos cultures. Notre objectif est, par ailleurs, de rendre hommage à toutes ces femmes qui ont marqué l’Histoire de par leur parcours. Notamment des femmes comme Rosa Park (« Mère de la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis » décédée en octobre dernier) ou Coretta Scott King (la veuve de Martin Luther King décédée le 30 janvier dernier) pour les Américaines. Pour l’Afrique, on peut notamment citer Abla Pokou (figure emblématique du peuple baoulé en Côte d’Ivoire), Nzinga (princesse angolaise qui a mené une grande résistance contre les colons portugais) et bien d’autres.

Afrik.com : Comment va se dérouler la journée ?

Adji Ahoubian :
Il y aura une partie hommage à toutes les grandes femmes décédées et une partie dédiée au parcours des militantes. Nous avons invité quatre femmes prestigieuses, qui nous ont fait l’honneur de leur présence. Nous aurons Marthe Moumié (la marraine de l’événement, ndlr), qui vient exprès du Cameroun. C’est la veuve de Félix Moumié, le plus grand chef indépendantiste camerounais (chef de l’Union des Populations Camerounaises) tué par les services secrets français en octobre 1960. Nous aurons également Amélia Boynton Robinson, 95 ans, que nous avons fait venir d’Atlanta, qui est l’un des premiers compagnons d’arme de Martin Luther King dans la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis. Il y aura Joby Valente, la célèbre comédienne, artiste et musicienne martiniquaise et Rosa Amelia Plumelle-Uribe, avocate et auteur de Férocité blanche.

Afrik.com : Combien coûte un tel événement ?

Adji Ahoubian :
Je ne sais pas exactement, disons quelques milliers d’euros. Mais au-delà du coût réel, nous essayons de travailler dans une logique de partenariat pour alléger les coûts. L’événement va se dérouler à la Citée de Science et de l’Industrie qui nous a, par exemple, mis gracieusement à disposition la salle. Pour le reste, nous fonctionnons en grande partie sur autofinancement, notamment avec de la vente de t-shirts à l’effigie de l’association. Nous sommes soutenus par la Mairie du 19e, la Mairie de Paris et de grosses structures telles que l’ambassade des Etats-Unis et bien d’autres.

Afrik.com : Un tel événement doit nécessiter beaucoup de travail et d’énergie.

Adji Ahoubian :
Cela nécessite beaucoup de travail, beaucoup d’investissement et beaucoup de relationnel. Mais ça fait partie du jeu, parce que nous nous sommes engagés sur une voix concrète par rapport à la communauté.

Afrik.com : Combien êtes-vous dans l’association ?

Adji Ahoubian :
Nous sommes 13 membres fondateurs. Nous travaillons sur la base de différentes commissions (culturelle, sportive, artistique). Mais nous nous concentrons tous sur chaque événement que nous organisons.

 Visiter le site de l’association

 Pour en savoir plus le l’événement

« Hommage aux femmes »

Samedi 8 avril 2006 à 13H30

Cité des Sciences et de l’Industrie

Salle Agora Carrefour numérique

Métro : Porte de la Villette

Entrée libre dans la mesure des places disponibles

Inscription sur associationbga@yahoo.fr

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