« Blood Diamond », les diamants ou la vie ?


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Blood Diamond
Blood Diamond

Blood Diamond nous immerge dans l’horreur de la guerre civile sierra-leonaise, une boucherie en partie financée par les tristement célèbres « diamants de sang ». Si le film d’Edward Zwick montre que ces pierres précieuses peuvent apporter le pire, il souligne aussi que chacun peut en tirer le meilleur.

Les diamants font couler le sang, mais peuvent sauver des vies. C’est ce que démontre Blood Diamond, le film d’Edward Zwick qui sort ce mercredi en France. Cette fiction américaine revient sur le trafic de diamants qui sert au financement d’armes dans les conflits, une exploitation illégale valant à ces pierres précieuses le surnom de « diamants de guerre » ou « diamants de sang ». Ces diamants ont servi pour financer des guerres en République Démocratique du Congo, en Angola, au Liberia, en Sierra Leone et plus récemment en Côte d’Ivoire.

Un diamant très convoité

L’action de Blood Diamond se déroule dans la Sierra Leone des années 90, où une effroyable guerre civile fait rage. Un jour, des rebelles du Front révolutionnaire uni (FRU) capturent dans son village Solomon Vandy, interprété par l’acteur béninois Djimon Hounsou. Le pêcheur se retrouve à prospecter des diamants avec d’autres hommes dont la bonne condition physique sauve leurs mains ou leurs bras de la machette.

Vient la découverte d’un énorme diamant rose que Solomon garde précieusement. Mais son secret est vite éventé et parvient aux oreilles de l’ex-mercenaire sud-africain Danny Archer, campé par Leonardo di Caprio. Le destin des deux hommes finit par se croiser, mais pas leurs objectifs : Solomon espère retrouver sa famille, qui a pu s’enfuir, et Danny voit en ce gem sa porte de sortie du continent africain.

Choc des valeurs

Ce qui frappe dans Blood Diamond, c’est le choc des valeurs. D’un côté, on tue et mutile jusqu’à l’ivresse, le sourire aux lèvres. Des enfants, dont le fils de Solomon, sont enlevés par des rebelles qui broient leur innocence en leur donnant à tuer, à se saouler et à se droguer. De l’autre, dans cet univers où l’humanité semble avoir plié bagages, la détermination de Solomon à réunir les siens est de fait mise en exergue et ne le rend que plus humain.

Pour sa part, Danny reverra au fur et à mesure ses priorités se rapprocher du combat de son compagnon d’aventure. Un revirement dû à la détermination du pêcheur, mais aussi à sa rencontre avec la journaliste Maddy Bowen (Jennifer Connelly) qui enquête sur le trafic des diamants du sang. Elle lui fait prendre conscience des conséquences de sa collaboration avec une puissante société qui prétend suivre le Processus de Kimberley, garantissant la commercialisation transparente des diamants, alors qu’elle vend, entre autres, des « pierres de sang ». Au final, il ressort que les diamants peuvent semer la mort ou sauver des vies. Il revient à chacun de décider quel pouvoir il veut donner à ces pierres précieuses.

Mortelle richesse

Ce film détonnant, où émotion et action s’enchaînent, ouvre les yeux sur un trafic meurtrier. Pas naïf pour autant, le réalisateur explique : « Un film, un livre, une œuvre d’art ne changent pas à eux seuls la face du monde, mais ils vous permettent au moins de faire entendre votre voix ». Une voix qui n’a pas manqué de faire trembler les patrons de l’industrie diamantaire. Craignant que les clients potentiels ne voient dans le film un appel à boycotter les diamants, elle a expliqué que l’Afrique serait fortement lésée si un tel scénario se produisait.

Toutefois, la productrice Gillian Gorfil précise que « le problème, ce sont les « pierres de sang » qui ont une origine bien spécifique » et ne représentent qu’une minorité des diamants écoulés sur le marché. Toutefois, le réalisateur regrette que « la mise au jour d’une ressource naturelle, diamants, or, caoutchouc, pétrole, etc, se solde presque toujours par des drames pour le pays où on la découvre. Et il est bien rare que les autochtones en tirent profit ». Pire, ils en font les frais.

Blood Diamond, d’Edouard Zwick. Sortie mercredi 30 janvier en France

Avec Leonardo di Caprio, Djimon Hounsou et Jennifer Connelly

Durée : 2h22

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