Bénin : Ganvié, la Venise africaine !


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Ganvié, la Venise africaine
Ganvié, la Venise africaine

Au Bénin il y a des belles choses à voir. Dans la commune d’Abomey-Calavi, banlieue proche de la capitale Cotonou, se cache un village implanté dans l’eau à 15 minutes de pirogue de Calavi. C’est Venise sur une lagune d’Afrique ! Article écrit en coopération avec Mamoudou LY (Afriquemidi.com)

Le village de Ganvié a été créé en 1717, selon Bénoît Zossou, un jeune handicapé et guide touristique, qui nous accompagne dans cette découverte. Ganvié compte  trente mille habitants. Ici, toutes les constructions sont sur pilotis, construites en baraque avec des bois en bambou.

La seule partie du village qui constitue un îlot de terre ferme est baptisée « terre artificielle ». C’est sur cette  partie que les enfants de bas âge apprennent  à marcher. Elle abrite aussi les cimetières. Le gouvernement a investi dans quelques infrastructures. Le village dispose d’une école publique, d’un collège  et d’un dispensaire. Il y a peu de temps encore, il n’y avait aucune infrastructure.

BON 4 (2)Ce village aquatique vit pourtant un paradoxe. Ces habitants de l’eau ont toujours soif puisque l’eau de Ganvié est salée donc inconsommable. La situation s’est récemment améliorée grâce à un prêtre qui a offert un forage de 200 mètres de profondeur : la population fait la queue à ses abords avec des bidons dans les pirogues. Avant, pour  trouver de l’eau potable, il fallait aller à Calavi, localité la plus proche, à plusieurs kilomètres.

La pêche constitue la principale activité du village. A 6 ans, les enfants savent déjà pagayer une pirogue et pratiquent déjà la pêche artisanale.

A Ganvié, village sacré, pour épouser une femme, il faut lui acheter d’abord une pirogue, qui constitue la dot. C’est pourquoi toutes les femmes du village ont leur propre moyen de transport, qui leur sert en même temps d’outil de travail. Le commerce ambulant se fait par les pirogues qui sillonnent le village remplies de marchandises.

Il n’y a pas d’électricité. Certaines familles aisées ont des panneaux solaires, les autres utilisent  les lampes à tempête.

Le trafic de gazoil venu du Nigéria voisin est une des principales sources de revenus des jeunes Ganviens. Des bidons jaunes remplis du liquide inflammable sont visibles à côté des maisons. La localité compte beaucoup d’églises et une seule mosquée. Le seul hôtel qui existe est géré par un habitant. Le gouvernement pourrait investir dans ce domaine, pour attirer les visiteurs et autres touristes.

Ici, les politiciens ne viennent que pendant la campagne électorale afin de tenter de s’attirer les voix des nombreux électeurs de la localité. Les prochains défis à relever concernent l’évacuation des eaux usées et des ordures. Car leur rejet dans l’eau constitue une source de pollution voire d’insalubrité.

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Mais d’ores et déjà, Ganvié apparaît comme un patrimoine naturel et culturel remarquable, encore mal exploité, mais qui pourrait attirer les touristes de partout dans le monde si les infrastructures adaptées étaient mises en place. Si les autorités Béninoises accordent toute l’attention qu’il faudrait à ce patrimoine culturel, cette Venise africaine sera une destination phare dans les années à venir !

Par Mamadou LY 

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