Bénin : condamné à 10 ans de prison ferme, Joël Aïvo ne fera pas appel


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Joël Aïvo, opposant au Président du Bénin
Joël Aïvo

L’opposant béninois Joël Aïvo et ses avocats ne veulent pas interjeter appel à la suite de sa condamnation aux premières heures du mardi 7 décembre 2021. Ils ne croient pas en l’impartialité de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).

Ce lundi 20 décembre 2021, cela fait exactement deux semaines qu’a eu lieu le procès de l’opposant béninois Joël Aïvo qui a abouti à sa condamnation à 10 ans de prison ferme et 45 millions de francs CFA d’amende pour « complot contre la sûreté de l’État » et « blanchiment de capitaux ». Le délai prévu pour interjeter appel expire ce lundi. Interrogés pour savoir si leur client va le faire, les avocats de Joël Aïvo sont catégoriques. Ils ne croient pas à l’impartialité de la CRIET, et jugent par conséquent inutile de faire appel.

C’est d’abord l’ancien bâtonnier et ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin, Robert Dossou, qui s’est prononcé : « Il n’y croit pas et moi non plus. J’ai un dossier, je l’ai étudié, techniquement, j’ai dit ce que j’en pense », déclare l’avocat. Et l’octogénaire de poursuivre : « C’est la même chambre, une chambre à l’intérieur de la même pyramide coiffée par le même président à l’intérieur du même bloc, non ce n’est pas un appel, ça ». À sa suite, Me Barnabé Gbago soutient : « Joël Aïvo ne veut pas de recours et je crois qu’il est fatigué de ces choses effectivement ». Et l’homme de droit se justifie : « Je crois que ça ne sert à rien. Malheureusement, le recours ne servira à rien. Vous faites un appel, c’est toujours la CRIET, c’est toujours les mêmes ».

Avec le refus de faire appel, il ne reste plus que deux possibilités pour que le brillant constitutionnaliste recouvre la liberté sans purger la peine de 10 ans de prison. Il y a la grâce présidentielle qui, comme l’ont fait observer les avocats, relève des prérogatives du président de la République et de son bon vouloir. La deuxième possibilité, plutôt hypothétique, c’est le vote d’une loi d’amnistie par le Parlement. Mais pour cela, il faudra attendre les prochaines Législatives et espérer encore que l’opposition ait la majorité pour faire voter ladite loi.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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