Bénin : à la découverte des Zémidjans


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Zemidjan

Au Bénin, les rois du transport urbain sont appelés « Zémidjan » ou « Zém » tout court. Littéralement traduit, Zémidjan veut dire « prends-moi brusquement »ou encore « emmène-moi vite » en Fon (langue nationale la plus parlée au Bénin). Avec ou sans casque sur la tête, ces conducteurs de taxi-moto sont utiles aux populations en raison de leur disponibilité immédiate et de leur disposition à rallier tous les coins et recoins de la cite, de jour comme de nuit, quel que soit l’état des routes :  ce sont de véritables soldats.
A Cotonou,

Généralement vêtus d’une chemise uniforme dont la couleur diffère d’une ville à une autre (A Cotonou par exemple, jaune est la couleur des uniformes des zem), les Zéms sont diligents et moins coûteux comblant ainsi les déficits des transports publics. Un atout qui favorise l’expansion de ce secteur d’activité depuis plus de 30 ans qu’il existe. En effet, de 2010 à 2013, pour la ville de Cotonou seule, l’effectif des zémidjans est passé de 80.000 à 160.000. Ainsi, d’expansion en expansion, le concept Zémidjan s’est retrouvé dans d’autres pays en Afrique. Au Togo voisin, les premiers zémidjans sont apparus au lendemain de la grève historique de novembre 1992 à août 1993.

Clients fidèles des vendeurs d’essence de contrebande importée clandestinement du Nigeria voisin « le Kpayô » (20 à 30% moins chère que l’essence à la pompe), les Zémidjans sont régulièrement taxés d’être à l’origine de la pollution dans les cités. En effet, au Bénin, 83 tonnes de monoxyde de carbone seraient émises par jour dont 49 tonnes par les deux-roues, selon le ministère de l’Environnement. Depuis 2008, les autorités, dans le souci de réduire considérablement cette émission de polluants par les engins les engins deux roues, font la campagne pour l’utilisation des motos à quatre temps importées de Chine au détriment des motos à deux temps.

Si la formule d’approche-client des Zéms au Bénin, c’est « Eya a? » (On y va ?), comme pour dire « souhaiteriez-vous que je vous y emmène ?», au Togo c’est « Oléyi a? ». En Afrique de l’Est, les zémidjans sont appelés « boda-boda ».

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