Bantunani en concert le 10 juin au NEW-MORNING


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Bantunani
Bantunani

Plus qu’un message, ce deuxième album est une prophétie fantastique, celle d’une mégalopole désertée secouée par une musique percutante, vestige d’un monde lointain.

C’est la force de ce groove que de garder la danse intacte, arborant presque obstinément une joie arrogante pour mieux provoquer inhumanité menaçante de ce portrait de couverture, personnage d’un genre humain nouveau: entre androïde et négroïde.

Africanization est un processus musical où l’afrogroove des Bantunani s’affranchit et affirme son identité : le travail et le soin des arrangements inscrivent l’agrégation d’influences dans la dynamique d’un groove universel.

En tant que cité qui se veut cosmopolite, Africanization est traversée de tendances, fruits de nombreuses collaborations artistiques qui oscillent entre la funk fusion, l’afrobeat, le ragga, le hip-hop en passant par la pop avec, toujours, en arrière fond, le soukouss natal qui vient marteler une présence africaine.

La douceur des chœurs alliée à la malice des guitares et des mandolines apporte une grâce envoûtante aux refrains. Mais cet album est aussi le théâtre de la dualité : d’un côté, l’agressivité, la violence parfois de la cité moderne déchue qui transparaît dans les partitions instrumentales et les voix des leads, de l’autre , les chœurs féminins en lingala qui proposent un retour aux valeurs saines et à la tradition. Ces deux volontés s’affrontent dans un jeu de séduction, de conflits et parfois s’unissent pour appeler la paix.

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