Au Rwanda, le gouvernement valorise le tourisme


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Le tourisme constitue un moteur de la croissance économique. Au Rwanda, le gouvernement s’est inscrit dans la valorisation de ce secteur qui contribue au développement. Une stratégie faisant de ce pays l’une des premières destinations « tendances » du tourisme en Afrique Subsaharienne.

Hôtels de luxe, montagnes verdoyantes, sécurité garantie, renforcement des partenariats, parcs nationaux, lac Kivu et les gorilles… Depuis des décennies, le régime Kagame mise aussi sur ces trésors naturels pour développer le Rwanda. D’ailleurs, qui aurait pu imaginer que le Rwanda, ce pays de 26 338 Km, ravagé par le génocide en 1994, deviendrait le modèle d’une bonne politique de valorisation du tourisme, avec près de 498 millions de dollars de recettes touristiques en 2019 ? Décryptage !

A quand remonte l’idée de la valorisation de ce secteur ?

En 2012, le pôle mondial d’expertise en Commerce et Compétitive du Groupe de la Banque Mondiale et de la Société financière internationale (IFC) a lancé le Projet de soutien de la compétitivité et de la gouvernance. Un vaste programme de soutien aux gouvernements dans la restructuration et la promotion du développement intégral. A cette occasion, le Groupe de la Banque Mondiale a apporté 1,2 million de dollars d’assistance technique au département du Tourisme et la conservation du Rwanda. Cet appui va donc contribuer à la relance de ce secteur dans ce pays situé dans la partie Est du continent africain.

Depuis lors, le gouvernement en place s’est engagé dans la protection de l’environnement, la mise en place des projets communautaires, la lutte contre la corruption et l’exode rural, la stabilisation de la situation sécuritaire, la création d’infrastructures ainsi que la promotion du partenariat public-privé. Une stratégie qui a fait de ce pays « une référence dans le secteur du tourisme ».

Selon la Banque Mondiale, grâce aux efforts du gouvernement, entre 2016 et 2017, le Rwanda a accueilli des milliers de touristes. A travers son Conseil de développement, ce pays a organisé plusieurs activités de haute facture dont : le Sommet mondial sur l’investissement en Afrique, le Forum africain de l’investissement hôtelier, la Convention continentale annuelle de Coca Cola et le Sommet de l’Union Africaine. Des activités qui ont générées près de 29, 6 millions de dollars en 2014, 47 millions de dollars en 2016 et près de 498 millions de dollars  en 2019, selon toujours la même source.

Quand les efforts attirent la notoriété

En juillet dernier, le Rwanda s’est retrouvé parmi les pays à visiter absolument, après la pandémie. Le World Travel & Tourism Council (WTTC), une organisation internationale œuvrant dans la règlementation du secteur touristique, a encouragé les efforts de Kigali dans la mise en place des mesures nécessaires pour « la sécurité et la santé » des touristes. Une reconnaissance renforcée par la remise de « Safe Travels », ce tampon mondial de sécurité et d’hygiène des voyageurs pendant cette période marquée par le Covid-19.

« La priorité numéro un du Rwanda est la santé et le bien-être des visiteurs de notre beau pays. En tant que l’un des trois seuls pays au monde à avoir des gorilles de montagne en voie de disparition et des nombreuses autres espèces de primates, nous avons également la responsabilité particulière de protéger ces magnifiques animaux », déclarait Belise Kariza, Responsable du Conseil de développement du Rwanda (RDB).

Malgré le fait que la République Démocratique du Congo, premier voisin du Rwanda, l’accuse d’avoir « orchestré le pillage de son coltan » pour cette modernisation de l’économie, au niveau international, le pays de Paul Kagame ne reçoit que « des ovations ». Pour preuve, le Club français, Paris Saint-Germain est le sponsor officiel du tourisme dans ce pays, alors que l’équipe anglaise d’Arsenal a signé un contrat de sponsoring avec cette nation. Des partenariats qui attirent des milliers des touristes au Rwanda. D’où, la mention « Visit Rwanda » sur tous les équipements deux équipes.

Un plan robuste face à la pandémie

Alors que la pandémie du Covid-19 ébranle le monde entier. Au Rwanda, cette maladie n’a pas affecté le secteur touristique, malgré plus de trois mois d’arrêt de toutes les activités. En juin dernier, le Rwanda rouvre ses sites touristiques. Une décision prise dans le cadre de la relance économique. « L’industrie du tourisme du Rwanda s’adapte pour créer un environnement sûr pour les voyageurs et les opérateurs afin de prospérer en cas de précèdent », avait précisée Belise Kariza, Responsable du Conseil de développement du Rwanda.

Pendant cette période marquée par la reprise des activités économiques, en fin stratège, le gouvernement a organisé, ce 24 septembre, à l’occasion de la journée mondiale des gorilles, la 16e Kwita Izina, cette prestigieuse cérémonie qui réunit des touristes du monde entier. Sous le thème « Conservation et tourisme durable – une fondation pour les générations futures », en raison de la pandémie, cette activité a été organisée en mode virtuelle. Cette année, Kwita Izina met l’accent sur les efforts des vétérinaires, rangers et d’autres acteurs impliqués dans la prise en charge des gorilles ainsi que la conservation de la biodiversité.

« Nous encourageons le touriste à visiter notre beau pays et à découvrir les merveilles de la randonnée pour voir les gorilles de montagne dans  leur habitat naturel. Le Rwanda est ouvert au tourisme et le secteur sous-tend une grande partie de notre travail de conservation. C’est pourquoi nous sommes fiers de l’impact du tourisme durable sur nos efforts de développement national et de protection de l’environnement », a indiqué Kariza, avant le début de cette activité.

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