Attentats de Paris : un Thalys d’indices laissé à quai ?


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Scène dans le Thalys après l'attentat déjoué
Scène dans le Thalys après l'attentat déjoué

La capitale française, Paris, a été frappée de plein fouet par des attaques terroristes, vendredi 13 novembre 2015, ayant fait au moins 129 morts et des centaines de blessés. L’attaque en août d’un Thalys Amsterdam-Paris allait finir en bain de sang, n’eut été la vigilance de certains passagers. Une alerte pourtant donnée il y a tout juste trois mois, mais qui n’a visiblement pas fait l’objet de toutes les attentions.

Un regard dans le rétroviseur nous ramène à la date du vendredi 21 août 2015. Un autre vendredi, coïncidence ou pas, qui allait être très sanglant. Ce jour, le bain de sang a été évité de justesse sur le sol français. N’eut été le courage et la détermination de deux soldats américains qui partaient en vacances dans ce Thalys, la France allait compter ses morts comme ce fut le cas en Tunisie, lors de la fameuse attaque de la plage de Sousse qui a fait 38 morts dont 30 Britanniques. Ou encore les attaques de ce vendredi 13 novembre 2015 qui ont fait au moins 129 morts et plus de 300 blessés.

Le bruit de la culasse d’une arme lourde en train d’être chargée

Que s’est-il passé ce jour ? Un terroriste, sur le point de perpétrer un attentat dans un Thalys, a été maîtrisé près de la gare d’Arras, en France, par deux soldats américains. L’assaillant, un Marocain ou d’origine marocaine.

Flash-back : Nous sommes vendredi 21 août 2015, peu après 18 heures. Alors qu’ils voyageaient tranquillement dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris, deux soldats américains entendent dans les toilettes le bruit de la culasse d’une arme lourde en train d’être chargée.

N’étant pas dans un camp militaire ou un champ de bataille, les deux hommes se disent qu’il allait se passer quelque chose d’anormal et sont intervenus à temps pour maîtriser l’assaillant. Le terroriste, qui avait minutieusement préparé son coup, était armé d’une Kalachnikov, d’une arme de poing et d’armes blanches dissimulées dans ses bagages.

Au cours de cette intervention à haut risque, deux passagers du Thalys Amsterdam-Paris avaient été gravement blessés. Un homme avait en effet été atteint par balle, mais son pronostic vital n’était pas engagé. Il avait été héliporté au CHU de Lille. Un autre homme a été blessé au coude par un cutter. Hospitalisé à Arras, il souffrait également d’une fracture au doigt. L’auteur de l’attaque, qui faisait l’objet d’une fiche de renseignement en France, avait été appréhendé en gare d’Arras (Pas-de-Calais).

Si ces soldats américains ne se trouvaient pas dans ce Thalys

Suite à cette action de bravoure, la section antiterroriste du parquet de Paris s’était saisie de l’enquête, dont les tout premiers éléments indiquaient que le suspect était « Marocain ou d’origine marocaine » âgé de 26 ans. Cet homme faisait l’objet d’une fiche « S » visant les personnes ayant notamment des liens avec le terrorisme, mais qui ne sont pas forcément sous surveillance. Ce Marocain était en lien avec la mouvance djihadiste et aurait résidé en Espagne où il a quitté en 2014 pour un séjour en Syrie.

Le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui s’était rendu sur place, avait évoqué une « violence barbare » et rendu hommage aux deux Américains qui ont empêché un carnage. Mais ce fait, loin d’être isolé, n’avait pas donné les frayeurs. Il suffit juste de se demander ce qui serait advenu si, par hasard, ces soldats américains ne se trouvaient pas dans ce Thalys, à cet instant précis. Bien évidemment, un carnage, comme cela a été le cas, ce vendredi noir. Sauf que ce Thalys, bourré d’indices, qui avait révélé des failles dans le système de sécurité français, semble avoir été laissé à quai.

Et ces terroristes ont poursuivi leur quête de barbarie, au point de finir par frapper Paris, en ce vendredi 13 qui résonne partout dans le monde. En effet, sur la planète entière, de la Libye à Madagascar, en passant par le Kenya, la Côte d’Ivoire, l’Afrique, du nord au sud, d’ouest en est, en Europe, en Asie, aux Etats, dans un petit village du Sénégal, les quelques informations obtenues donnent tristesse, consternation et compassion.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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