Attentats de Madrid : « l’Egyptien » accepte de parler


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Drapeau de l'Espagne
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Le procès des attentats de Madrid s’est ouvert ce jeudi sous haute surveillance policière. 29 accusés, pour la plupart marocains, comparaissent dans cette affaire. L’un des cerveaux présumés des attaques de 2004, qui a dans un premier temps refusé de répondre aux questions, a par la suite décidé de ne s’adresser qu’à ses avocats.

29 accusés, 600 témoins, 100 experts, plusieurs centaines de policiers… C’est le bilan chiffré de l’ouverture, ce jeudi, à la Haute cour de justice, du procès des attentats de Madrid du 11 mars 2004, qui ont coûté la vie à 191 personnes et blessé 1 824 autres. Majoritairement marocains, les suspects, inculpés pour appartenance à une organisation terroriste et/ou meurtre, comparaissent dans le box blindé des accusés. Parmi eux, des petits délinquants embrigadés pour mener une guerre sainte et sept principaux instigateurs des attaques, revendiquées par le groupe terroriste Al-Qaida. Des attaques qualifiées par le quotidien espagnol El Pais de « plus grand massacre islamiste en Europe ».

Rabei Ousmane Sayed Ahmed, dit « Mohammed l’Egyptien », compte parmi les gros bonnets. A l’ouverture du procès, s’exprimant en arabe, il a expliqué : « Monsieur le président, avec tout le respect, je ne reconnais aucune des accusations, aucune des dénonciations. (…) Et avec tout le respect, monsieur le président et messieurs les magistrats, je ne vais répondre à aucune question, même à celles de mon avocat ». Le principal accusé, qu’un enregistrement incrimine, a toutefois revu sa décision et décrété qu’il ne parlererait qu’avec ses défenseurs.

Les arrestations continuent

Le procès, retransmis en direct à la télévision et sur Internet, doit notamment déterminer comment la cellule terroriste s’est développée sur le sol espagnol. Des éléments de réponse figurent d’ores et déjà dans l’imposant dossier d’accusation (quelque 100 000 pages). Selon le document, le trafic de drogue (haschisch, ecstasy) a permis de financer la dizaine d’attentats qui se sont produits quasi-simultanément dans quatre trains de banlieue se dirigeant vers la gare madrilène d’Atocha. Pour obtenir les explosifs, les terroristes, qui voulaient punir l’engagement de troupes espagnoles en Irak, sont entrés en contact avec des mineurs des Asturies. Neuf Espagnols comparaissent d’ailleurs dans ce cadre.

Le procès devrait durer six mois et le verdict pourrait tomber en octobre. Mais tous les complices n’ont pas encore été arrêtés : la police a mis la main sur six personnes qui auraient aidé des responsables à prendre la fuite.

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