Arche de Zoé : vers la fin de l’épilogue judiciaire


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Beassoum ben Ngassoro, le procureur général de la Cour criminelle tchadien a requis, mercredi, 7 à 11 ans de prison assortis de travaux forcés contre les six accusés français. Jugés depuis vendredi, les membres de l’association française l’Arche de Zoé sont accusés d’avoir voulu « évacuer » 103 enfants du Tchad vers la France.

Sept à onze ans de prison assortis de travaux forcés, telles sont les peines requises, mercredi, par Beassoum ben Ngassoro le procureur général de la Cour criminelle de N’Djamena, la capitale tchadienne, contre l’ensemble des six Français de l’association Arche de Zoé. Concernant les autres inculpés, le procureur a sollicité l’acquittement des deux Tchadiens et laissé « à l’appréciation du jury » la peine du troisième et du Soudanais demandant à ce qu’ils bénéficient de circonstances atténuantes. Les avocats des familles des 103 enfants qui devaient être amenés du Tchad vers la France demandent que les accusés soient déclarés coupables et réclament un million d’euros de dommages et intérêts par enfant, comme ils l’ont déjà demandé lundi.

Les avocats des six Français plaident l’acquittement

En réponse, les avocats de la défense ont plaidé l’acquittement de leurs clients. « Vous ne pouvez que prononcer l’acquittement. Eric Breteau (le président de l’Arche de Zoé) ne voulait pas laisser faire des injustices au Darfour, localité située à l’ouest du Soudan, où des enfants meurent tous les jours », a déclaré mercredi à l’AFP Me Céline Lorenzon, avocate française qui représente les six membres de l’association.

Au cours de l’instruction, les Français ont affirmé vouloir « évacuer » vers la France « des orphelins du Darfour ». Ils ont affirmé avoir été dupés par des intermédiaires locaux qui leur ont caché que les enfants étaient pour la plupart tchadiens et avaient un ou des parents. Me Lorenzon a fait de Souleimane Ibrahim Adam, l’intermédiaire soudanais, « la clé de tout », le qualifiant de « personnage extraordinaire dans son mensonge ». « Qui a trompé? Qui sait vraiment si ces enfants sont Tchadiens? Si vraiment ces enfants ont des parents? Est-ce qu’on est dans un procès où la justice va être rendue ou est-ce que tout est joué d’avance? Je m’interroge », a-t-elle demandé.

Selon des sources proches du dossier, l’issue de cette affaire aurait déjà été conclue entre le président tchadien Idriss Déby Itno et le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy qui auraient prévu l’extradition des membres de l’association. En cas de condamnation, ils devraient être transférés en France dans les jours qui suivront le verdict en vertu de l’« Accord en matière judiciaire » entre le Tchad et la France signé le 6 mars 1976 à N’Djamena par le Premier ministre français Jacques Chirac et le président tchadien d’alors Félix Malloum, a annoncé l’envoyée spéciale de la radio française France Info.

Depuis vendredi, les Français sont jugés pour « tentative d’enlèvement d’enfants », « faux et usage de faux en écritures publiques » et « grivèlerie », pour avoir tenté le 25 octobre dernier d’emmener en France 103 enfants depuis l’est du Tchad.

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