Après « Omar m’a tuer », le Maroc aux Oscars avec « Le bleu du caftan »


Lecture 3 min.
Le bleu du caftan
Le bleu du caftan

« Le bleu du caftan », de la réalisatrice Maryam Touzani, pourrait défendre les couleurs du Maroc aux Oscars, l’année prochaine. Présélectionné dans la catégorie des « Longs métrages internationaux », le film traite des relations entre personnes de même sexe. C’est le deuxième film marocain présélectionné pour les Oscars, après « Omar m’a tuer » du Franco-Marocain Roschdy Zem.

Le film est le candidat du royaume chérifien aux Oscars. Il figure parmi les 15 long-métrages présélectionnés pour la prestigieuse compétition américaine. Une cérémonie prévue à Hollywood, le 12 mars prochain. Mais avant, « Le bleu du caftan » doit franchir le cap de la présélection. La liste des nominés sera connue le 24 janvier à venir. Le film est le deuxième long métrage de la Marocaine Maryam Touzani. Sa particularité est qu’il aborde l’homosexualité dans un pays conservateur.

« Le bleu du caftan » pour ouvrir le débat

En effet, le film raconte une histoire peu ordinaire. Halim et sa femme Mina sont un couple spécialisé dans la fabrication et la vente de vêtements traditionnels. Leurs produits sont écoulés dans l’un des plus anciens souks (marchés traditionnels du Maroc). L’arrivée d’un jeune apprenti, qui n’a pas laissé Halim indifférent, bouleverse cette relation conjugale. Une affaire non pas d’homosexualité, mais d’amour, explique la réalisatrice. L’histoire se déroule à Sale, non loin de Rabat, au Maroc.

Lire : « Omar m’a tuer » une nouvelle fois ! La requête d’Omar Raddad rejetée

Pour la réalisatrice, ce long-métrage peut contribuer à ouvrir un débat sain autour de la question. « On commence à s’ouvrir parce qu’on commence à voir dans les médias des articles où l’on parle de personnes de la communauté LGBT. Alors qu’avant, on n’en parlait jamais », confie la réalisatrice. « C’est-à-dire qu’ils commencent à exister aux yeux de la société et à exister dans les médias. Ce qui est déjà une grande avancée. Mais je pense qu’on est encore assez loin », ajoute Maryam Touzani.

« Un désir d’ouverture et de dialogue »

A travers ce film, la réalisatrice ne cache pas son envie « de créer de l’empathie pour des personnages ». Faire en sorte « qu’on apprenne à les connaître… Qu’on leur donne une chance justement pour comprendre qui ils sont, pour les aimer tels qu’ils sont. Et c’est pour ça que c’est un film qui parle d’amour pour moi avant tout. Ce n’est pas un film qui parle d’homosexualité, c’est un film qui parle d’amour ».

« Je pense vraiment véritablement que personne n’a le droit de nous dire comment on peut ou non aimer. Peu importe où l’on vit dans le monde », estime la réalisatrice. Le fait que son film représente le Maroc est pour elle une avancée. « Cela traduit un désir d’ouverture et de dialogue », confie-t-elle à l’AFP. Présenté au festival de Cannes, le film a remporté le prix de la critique internationale.

Lire : L’Oscar pour Lupita Nyong’o

Avatar photo
Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
Suivez Afrik.com sur Google News Newsletter