Après Femen d’Amina Tyler, Feminism Attack en Tunisie


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Les Femen ne vont plus être les seules à faire polémique en Tunisie. Un nouveau mouvement féministe est né : Feminism Attack, qui se dit contre leur procédé d’action, mais défend aussi la liberté et la dignité de la femme.

Feminism Attack! L’intitulé de ce mouvement féministe en Tunisie parle de lui-même. Les trois membres de ce groupe : Sana Chamekh, Abir (alias Vladimir Leonov) et Ines Zaghdoudi n’y font en effet pas dans la dentelle. Elles aussi sont prêtes à bousculer les consciences pour améliorer la condition de la femme dans le pays. Elles, contrairement aux Femen, ne se mettent pas seins nus pour manifester leur colère mais taguent sur des murs symboliques le nom de leur groupe. Dimanche 21 juillet, les trois activistes se sont faites prendre la main dans le sac en train de taguer sur le ministère de la Femme. Les forces de l’ordre les ont immédiatement interpellées avant de les relâcher. Toutefois, leur intervention a été musclée. Les filles du groupe ont publié des images sur leur page Facebook montrant qu’elles ont été violentées par les policiers. Visages, jambes et bras tuméfiés, elles ont dû être conduites à l’hôpital.

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Un témoignage confirmé par l’avocate Leila Ben Debba, présente lors de leur arrestation, qui a affirmé qu’elles ont dû être conduites à l’hôpital après avoir subi de violentes agressions. La blogueuse Lina Ben Mhenni, qui les a accompagnées à l’hôpital a, elle, déclaré sur les ondes de Mosaïque FM avoir été empêchée de filmer la scène par les agents de sûreté et ceux de la direction de l’hôpital.

Résistance

« Pour faire court, ils (les policiers) ont dit que nous faisions partie des Femen, et que nous avons écrit « Femen attack » sur le mur du ministère. Ils ont également dit que la blogueuse Lina ben Mhenni était l’une des trois activistes et qu’elle a écrit avec elles », a indiqué le groupe sur sa page Facebook. « Même si nous sommes contre les Femen et leurs manières, ainsi que leurs financements douteux, nous soutenons Amina. C’est irréel d’aller en prison pour une image postée sur Facebook, ou cinq mots tagués sur un petit muret », précise Feminism Attack.

Le groupe n’entend pas abdiquer. Mais continuer à « résister en dépit des intimidations » policières. Feminism Attack est considéré comme un mouvement féministe libertaire anarchiste en Tunisie. Il vise à pousser les femmes à la révolte contre toute forme de domination et d’exploitation, critiquant la société patriarcale qui régit la société tunisienne. Le mouvement lutte aussi contre l’abolition des stéréotypes basés sur le sexe et l’élimination de toute forme de violences sexuelles : viol, violences conjugales, mutilations génitales, stérilisations forcées, attentats à la pudeur, harcèlements sexuels… Une chose est sûre, les filles du Feminism Attack n’ont pas fini de faire parler d’elles…

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