Angola : Et si Isabel Dos Santos réussissait… !


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L’Angola se relève tout doucement après une année marquée par la chute des prix mondiaux du baril de pétrole, qui a baissé considérablement les recettes fiscales mais également le volume de production. Le pays dépendant en grande partie des revenus tirés de la production pétrolière, les chiffres du premier trimestre de la société pétrolière angolaise, la Sonangol, ont été très bien accueillis, et ils sont en effet très encourageants.

Au Premier trimestre de l’année 2017, la Sonangol a affiché des bénéfices de 950 millions de dollars US selon le rapport du ministre des finances angolais. Ce sont les bénéfices les plus importants depuis les 12 derniers mois. Cette reprise de croissance est certes due en partie au contexte favorable avec la remontée du prix du baril mais aussi aux mesures d’austérité imposées par la nouvelle équipe dirigeante conduite par Mme Isabel Dos Santos.

En effet, depuis son arrivée à la tête de la Sonangol, Mme Isabel dos Santos a opéré une restructuration en profondeur de la société nationale de pétrole et adopté une nouvelle stratégie ,afin de ramener Sonangol à son premier métier, les hydrocarbures. Des changements de stratégie et des mesures d’austérité auront permis à Sonangol de réaliser plus de 200 millions de dollars d’économies. Comme elle l’avait promis lors de sa prise de fonction, Isabel Dos Santos a montré qu’elle était attachée à la transparence et déterminée à améliorer les performances : voilà que les premiers résultats la confortent dans son action.

Et pourtant, cela n’a pas été facile

Les résultats très encourageants de Sonangol sont certes liés à la nouvelle remontée du prix du baril mais également à la dynamique impulsée par la nouvelle équipe dirigeante conduite Mme Isabella dos Santos, Présidente du conseil d’administration. Propulsée à la tête de la SONANGOL en juin 2016, Isabel Dos Santos a d’abord dû affronter les foudres de l’opposition mais également de la presse tant africaine qu’occidentale.

Pour l’opposition angolaise, cette nomination n’était qu’un signe de plus du népotisme du régime en place, elle alla même déposer un recours à la cour constitutionnelle pour contester la légalité de cette nomination. La cour constitutionnelle ne trouva rien d’illégal à la nomination d’Isabel dos Santos. Quant aux médias africains et occidentaux, la plupart d’entre eux ne la voient que dans l’ombre de son Père Président, Edouardo dos Santos (une « fille de »…) avec en toile de fond la question de la succession à la tête de l’Angola. Très peu de médias lui auront laissé le bénéfice du doute quant à sa capacité managériale, et pourtant à y regarder de plus près, sa carrière de femme d’affaires est étonamment brillante.

Après ses études, celle qu’on surnomme « la Princesse » revient s’installer en Angola où elle se lance dans les affaires. Contrairement à ce que l’on peut lire ici et là dans les médias, ses premiers pas en affaires n’ont pas été faciles, ils se sont même révélés des échecs. Là où les autres auraient préféré laisser tomber et abandonner pour profiter de la vie et des plaisirs d’une vie de palais, « la Princesse » décida de tirer les leçons de ses échecs et de recommencer.

C’est ainsi qu’elle se relance corps et âme dans le domaine des télécommunications, en remportant en 1999 l’appel d’offres qui lui permit de contrôler Unitel (Premier opérateur de téléphonie mobile du pays) et depuis, son ascension a été fulgurante et son empire de plus en plus large. Les Télécoms se révélèrent en Afrique, contre toute attente, un véritable eldorado et dans de nombreux pays les précurseurs firent rapidement fortune.

Son empire financier s’étend désormais au-delà des frontières, notamment au Portugal, où elle a investi massivement. Bien qu’elle soit la fille du Président Jose Edouardo Dos Santos, Isabel dos Santons est connue pour être une battante, intelligente et tenace. A la fois ses proches et ceux qui l’ont côtoyée, tous sont unanimes sur deux traits importants de son caractère, « elle est tenace et très exigeante ». Elle a cette capacité de résilience et surtout un fort caractère de combattante, elle ne renonce jamais. Certes « la princesse » n’aura pas commencé comme un citoyen Lambda, le nom et la fortune du père y ont contribué fortement. Mais comment juger une personne sur sa seule filiation ? Bien d’autres enfants de chefs d’Etat africains ne montrèrent pas les mêmes qualités.

Dès sa nomination à la tête de la SONANGOL, elle a lancé des actions visant à rendre la gestion de Sonangol plus transparente : « nous sommes très attachés à la transparence et déterminés à améliorer les bénéfices ».

Au vu de la restructuration qu’elle a proposée, et fait approuver par le conseil d’administration, elle recentra l’activité de Sonangol exclusivement sur les hydrocarbures. Isabel dos Santos a démontré son indépendance et surtout son envie de renouer avec les bénéfices. Elle a lancé des audits et commencé une politique de réduction drastique des coûts. Pour ceux qui connaissent le fonctionnement ancien de Sonangol, caractérisé par une grande opacité, beaucoup diront que personne ne pouvait s’autoriser de tels changements si ce n’est la personne à qui l’on ne peut opposer ni menace ni chantage. Au sein de la société d’Etat, les changements commencent à être visibles, comme le souligne un haut cadre qui a souhaité garder l’anonymat : « depuis son arrivée, on croyait qu’elle était juste nommée parce qu’elle est la fille du Président, mais au fur et à mesure qu’on travaille avec elle, on se rend compte à quel point elle est extrêmement douée, très intelligente et surtout un manager né ».

Avec les résultats du premier trimestre et surtout les économies faites en si peu de temps, elle vient de démontrer ses capacités de manager. Laissons-la donc faire ses preuves, et jugeons-la sur les résultats qu’elle obtiendra.

Photo de Une : aimable autorisation du Magazine Forbes

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