Angela Merkel plaide pour plus de justice économique en faveur des Africains


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Angela Merkel entend faire de l’Afrique un partenaire économique à part entière et demande à l’Europe d’en faire de même. La chancelière allemande l’a souligné en Ethiopie, jeudi, dans le cadre de sa première tournée africaine.

Angela Merkel semble tenir sa promesse envers l’Afrique. La chancelière allemande avait décidé de faire du continent un dossier phare de sa présidence du G8, les huit pays les plus industrialisés de la planète. En Ethiopie, première étape de sa première tournée africaine, ses déclarations allaient en ce sens. « L’Europe doit faire plus » et « dépasser l’aide classique au développement », a-t-elle indiqué jeudi lors d’une conférence de presse.

« Je crois que les Africains exigent de nous qu’on les accepte enfin comme des partenaires économiques », a ajouté pour sa part un membre du parti des Verts spécialiste de l’Afrique. « Je crois que si nous, les Européens, nous avions pris l’Afrique comme un partenaire potentiel, nous aurions beaucoup plus tôt coopéré avec elle économiquement », a poursuivi Ushi Eid, regrettant que les investisseurs allemands rechignent à placer de l’argent en Afrique en dépit de ses efforts pour assurer une meilleure stabilité.

« Nous devons tous adopter les mêmes règles »

Jetant les bases d’une nouvelle politique européenne envers l’Afrique, Angela Merkel a plaidé pour « un vrai partenariat » entre les deux continent. L’un des objectifs est de « montrer aux autres partenaires dans le monde, et qui ont des intérêts internationaux, comme la Chine par exemple, que dans notre coopération avec l’Afrique, nous devons tous adopter les mêmes règles et nous y soumettre ». Un discours faisant notamment allusion aux matières premières, dont l’Afrique doit, selon elle, « tirer le plus grand profit ».

Angela Merkel a profité de son escale éthiopienne pour renforcer la coopération bilatérale avec l’Ethiopie. Mais elle ne s’est pas privée de demander aux autorités de respecter plus les droits de l’homme, de la presse et des opposants. Elle a également évoqué avec le Premier ministre Meles Zenawi la situation dans la Corne de l’Afrique, comme la guerre qui déchire au Soudan la province du Darfour, le conflit qui sévit en Somalie et les tensions autour de la frontière entre l’Ethiopie et l’Erythrée.

A noter que des représentants de l’Union africaine ont demandé à Angela Merkel que tous les pays Africains participent, « sans condition », au sommet Europe-Afrique qui doit se tenir à Lisbonne (Portugal) en décembre prochain. Une façon de contester la demande d’exclusion que le Royaume-Uni a lancée contre le président zimbabwéen, menaçant même de boycotter la rencontre si Robert Mugabe s’y rendait. « Tous les pays africains doivent être invités, mais tous doivent également être préparés aux critiques », avait conclu Angela Merkel. La chancelière se rend ce vendredi en Afrique du Sud et finira son périple au Liberia.

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