Algérie : Khaled Drareni sera-t-il définitivement libéré ? 


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Mardi, 8 septembre, lors de son procès en appel, le Parquet d’Alger « a requis, 4 ans de prison ferme » contre le journaliste Khaled Drareni, en détention depuis 172 jours, et ses deux co-prévenus Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche ». 

Condamné en première instance à trois ans de prison ferme et rejugé en appel la semaine dernière. Khaled Drareni sera à nouveau fixé sur son sort, ce mardi 15 septembre, par la Cour d’Alger.

L’état de santé du journaliste, qui est apparu très amaigri mais aussi très affaibli, lors son procès en appel, interpelle toutes celles et tous ceux qui se solidarisent avec lui, que ce soit à l’intérieur du pays ou à l’étranger.

En effet, craignant une dégradation de son état de santé, les comités (national et international) de soutien de Khaled Drareni ont lancé, il y a quelques jours, un appel commun pour exiger sa libération immédiate et inconditionnelle.

Ils appellent conjointement « les autorités algériennes à revenir à la raison, au droit et à libérer immédiatement et sans conditions Khaled Drareni, dont l’état de santé devient particulièrement préoccupant ».

« Si l’acquittement du directeur de Casbah Tribune s’impose depuis le premier jour, tant les accusations qui pèsent contre lui sont absurdes, et son dossier vide, il devient urgent de mettre fin au harcèlement judiciaire dont il est la cible, car la procédure inique engagée contre lui met en danger sa santé », ont écrit les comités de soutien dans un communiqué rendu public par l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF).

Le comité national de soutien au journaliste avait été créé dès le lendemain de sa condamnation en première instance, le 12 août. On y trouve à la fois des avocats, journalistes et associations mais également des citoyens. Chaque lundi, des rassemblements sont organisés par le comité. On y retrouve notamment des dizaines de journalistes présents chaque semaine devant la maison de la presse « Taher Djaout » à Alger pour exprimer, à la fois leur colère, mais surtout leur soutien à leur confrère.

Le comité international de soutien, quant à lui, est créé quelques jours plus tard, le 23 août. Il est composé de citoyens sensibles à la question de la liberté de la presse, mais également de grandes figures de la cause algérienne comme Pierre Audin (fils de Maurice Audin, mort pour l’Algérie pendant la guerre d’indépendance). Il lance notamment la campagne de sensibilisation #WeAreKhaled.

A Tunis, le 7 septembre, un rassemblement a eu lieu à l’appel de RSF, du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) et d’Amnesty International.

Enfin, parmi les initiatives en soutien à Khaled Drareni, il ne faut pas oublier le rassemblement organisé par RSF. A Paris, la veille de la tenue du procès en appel, de nombreux représentants et vedettes de la télévision française se sont donné rendez-vous devant l’ambassade d’Algérie.

Le procureur de la République a requis quatre ans de prison lors du procès en appel alors que Khaled Drareni a été condamné, en première instance, à trois ans de prison pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l’unité nationale », ce qui était déjà une première dans l’histoire de la presse en Algérie.

Incarcéré depuis le 29 mars, dans la prison de Koléa près d’Alger, dans des conditions difficiles, Khaled Drareni est attendu aujourd’hui, mardi 15 septembre, devant la barre de la Cour d’Alger, sise à Ruisseau, pour entendre la décision du Parquet.

Trois ans de prison ferme et 50 000 DA retenus contre lui, Khaled Drareni est le premier journaliste à écoper d’une telle peine. Il a rappelé, pourtant devant le juge, en première instance comme en appel, qu’il est « poursuivi pour avoir couvert le Hirak en toute indépendance ». Sera-t-il définitivement en libéré ou écopera-t-il d’une peine encore plus lourde ?

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