Algérie : dissolution de l’APN ? Le sujet qui fâche le FLN


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Le débat autour de la dissolution de l’Assemblée populaire nationale en Algérie irrite les députés du parti présidentiel, le Front de libération nationale.

La discorde a débuté lundi, lorsque Nadia Chouiter, députée du Parti des travailleurs, dont Louiza Hanoune, ex-candidate à la Présidentielle, est la présidente, a évoqué la dissolution de l’Assemblée nationale populaire (APN). « Dans la vision du PT, l’APN doit être dissoute dans le cadre des réformes politiques engagées par les pouvoirs publics », avait-elle déclaré. Une revendication loin d’être du goût des députés du FLN qui tiennent, dur comme fer, à leurs sièges. Ils l’ont d’ailleurs fait savoir en tapant sur les pupitres de l’Assemblée pour exprimer leur opposition.

Un élu du parti Ennahda n’a pas manqué de filmer la scène avant qu’un député FLN ne s’approche de lui pour lui ordonner d’arrêter de filmer. Les ministres, présents ce jour-là, se sont refusés à tout commentaire. « C’est une affaire entre les députés », a martelé Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, dans les coulisses de l’APN, rapporte TSA.

Une réaction « immorale »

Le président de l’APN, Larbi Ould Khelifa, a qualifié la scène d’« immorale », sans toutefois désigner un quelconque parti. « Ces agissements ne sont pas à la hauteur des députés », a-t-il ajouté. Celui-ci a toutefois rappelé à l’ordre les députés du PT : « le sujet abordé par la députée et qui était à l’origine du problème n’est pas inscrit dans le plan d’action du gouvernement », a-t-il précisé. Ce volet n’était effectivement pas abordé dans le document remis, dimanche 1er juin, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aux députés.

La riposte du PT ne s’est pas faite attendre. Nadia Chouiter a reproché à Ould Khelifa d’avoir « interpellé les députés du PT au lieu de calmer ceux du FLN » qui défendent « une vision étroite de la politique ». Devant la presse, elle a appelé le président de l’APN a assumer ses responsabilités et à « garantir le respect mutuel et le droit du député d’intervenir ». Elle regrette par ailleurs que « la télévision qui a retransmis le débat en différé (ait) censuré mon intervention, et là aussi, c’est Ould Khelifa qui en est responsable », a-t-elle lancé.

Chouiter « dépasse les limites »

Côté FLN, on estime que la députée du PT a dépassé « toutes les limites politiques ». La vice-présidente de l’APN, Salima Othmani, a bombardé un parti politique (le PT) « qui n’a obtenu que 1 % du suffrage lors de l’élection présidentielle » et qui « veut imposer la dissolution de l’APN ». Cette représentante du FLN s’est targuée de faire partie d’un parti politique qui a obtenu la majorité et qui, par conséquent, ne « peut accepter d’être agressé par une minorité », a-t-elle conclu.

La dissolution de l’APN, ce sujet fâcheux, ne semble visiblement pas être à l’ordre du jour pour le parti présidentiel…

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