Algérie, Démission de Bouteflika : « On a libéré la terre, maintenant, on va libérer le peuple »


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Le désormais ex-Président algérien, Abdelaziz Bouteflika
Le désormais ex-Président algérien, Abdelaziz Bouteflika

Si la démission du Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a été fêtée en Algérie à travers des nuits blanches ponctuées de coups de klaxon des automobilistes accompagnant la liesse populaire, à Paris, le départ annoncé du dirigeant a été célébré autrement.

Souad Massi
Souad Massi

La démission du chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, a été fêtée à Paris par un concert offert par la chanteuse kabyle Souad Massi intitulé « Un seul héros, le peuple – pour un changement en Algérie », ayant mobilisé plusieurs artistes pour l’Algérie. Le Palace a donc vibré sous les sonorités diverses ce mercredi 3 avril 2019, au soir. Selon RFI, il était question pour Souad Massi, chanteuse kabyle, « qui a quitté son pays à 25 ans pour faire carrière en France »,  de soutenir la cause démocratique algérienne.

La salle était pleine à craquer puisque c’est devant 800 Algériens que Souad Massi débute son concert avec la chanson symbolique « Le Bien et le Mal ». Prenant part à cette soirée de célébration, des activistes politiques indépendants comme Samir Yahiaoui, par ailleurs co-organisateur du concert, estiment que le départ de Bouteflika est bien beau, mais exigent tout simplement le départ de tout le système.

Souad Massi justifie ce concert « pour remercier le courage et la maturité des manifestants et des manifestantes en Algérie. Je voulais leur prêter ma voix pour être un peu à l’écoute de la rue d’Algérie. Il faut être vigilant pour voir comment on va réaliser cette transition, avec qui, dans quelles conditions ». Quant à Samir Yahiaoui, il est convaincu que « le civisme est dans la rue et la sauvagerie est dans le système. Il y a une confiscation de l’indépendance en 1962. On a libéré la terre, mais pas le peuple. Maintenant, on va libérer le peuple ».

Alors qu’il voulait se présenter pour un cinquième mandat présidentiel au cours du scrutin prévu le 28 avril 2019, Abdelaziz Bouteflika a déclenché la colère des Algériens qui n’ont plus quitté la rue depuis le 22 février 2019. Après moult tergiversation, l’armée a demandé au Président, épuisé par six années passées sur un fauteuil roulant suite à un accident vasculaire cérébral dont il a été victime en 2013, de présenter sa démission.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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