Algérie : d’ex-miliciens de Relizane jugés en France pour tortures


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Deux ex-membres des milices de Relizane ayant participé à la guerre civile algérienne ont été renvoyés devant les assises du Gard pour des actes de tortures.

C’est une grande première, des Algériens vont être jugés pour des crimes commis durant la guerre civile. En effet, ce mardi, Abdelkader et Hocine Mohamed, ex-membres de la milice de Relizane vont être jugés devant les assises du Gard pour des actes de tortures perpétrés durant les années 90, selon l’AFP .

« C’est la première fois dans l’histoire que des Algériens vont être jugés pour des crimes commis durant les années noires en Algérie », s’est félicité le président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), Patrick Baudouin, dans un communiqué commun de la FIDH, de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), qui ont annoncé conjointement ce renvoi devant les assises.

Compétence extraterritoriale de la France

L’Affaire ne pouvant être jugée en Algérie de par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale adoptée en 2005 qui interdit d’évoquer la guerre civile, c’est donc la France qui est en charge de cette affaire en vertu de la Convention internationale contre la torture, adoptée en 1984, qui stipule que « les autorités françaises ont pour obligation de poursuivre d’arrêter ou juger toute personne se trouvant sur le territoire, susceptible d’avoir commis des actes de tortures, quel que soit l’endroit où ils ont été commis et la nationalité des victimes ».

C’est à ce titre qu’Hocine et Abdelkader Mohamed ont été mis en examen à Nimes, en 2004, après l’ouverture d’une information judiciaire, en 2003, pour des actes de tortures et de barbaries commis dans la région de Relizane, à l’ouest d’Alger, entre 1994 et 1997. Ils étaient à la tête de cette milice qui a commis de nombreuses violences contre les populations d’Algérie. Cette milice armée par le pouvoir algérien, avait pour mission de lutter contre les terroristes islamistes en semant la terreur auprès de la population algérienne.

Le procès, qui est une grande première, permettra de mettre en lumière les exactions commises par cette milice, en Algérie, durant les années 1990, et d’en juger les responsables.

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