Algérie 2011 : Des caisses pleines à craquer !


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L’Algérie boucle l’année 2011 avec des réserves de changes allant jusqu’à 178,30 milliards de dollars. Ce qui place le pays au 13e rang mondial en matière de réserves de change. Mais à qui profite tout cet argent ?

Du pognon à tire-larigot ! Alors que les pays développés traversent une crise économique sans précédent, les contraignant à multiplier les plans de rigueur, l’Algérie, elle, termine l’année 2011 en fanfare. Les réserves de changes ont atteint un niveau record. D’après les dernières données publiées en début de semaine par des organismes financiers internationaux, celles-ci totaliseraient 178,30 milliards de dollars, soit une hausse de 23,3 milliards de dollars depuis le début de l’année (+ 19,1%). Le PIB du pays est à 111,8%, réserves d’or non incluses. L’Algérie est le 13e pays au monde, et le 2e pays arabe après l’Arabie saoudite, en termes de réserves de change.

Qui sont les premiers bénéficiaires ?

On aurait tendance à penser que le peuple est le bénéficiaire privilégié de l’argent issue des exportations d’hydrocarbures. Mais en fait, selon TSA-Algérie, une bonne partie des récoltes est placée dans des bons du Trésor américain ! Une accumulation des réserves qui s’effectue dans un contexte plutôt difficile pour le pays. Bien que le Centre national d’études spatiales (SNES) indique que le produit intérieur brut (PIB) par habitant est passé de 1600 dollars/an en 1999 à 5000 dollars en 2008 et que le taux de chômage est passé de 30% au début des années 2000 à 10% en 2010, les indicateurs ne reflèteraient pas la réalité du terrain selon les économistes. Ils ne montrent pas si la rente a été redistribuée de manière équitable. La création d’emplois reste faible. Le chômage est bien présent, surtout chez les jeunes, et les secteurs de l’éducation et de la santé sont en difficulté.

Ceux qui profiteraient le plus de la manne pétrolière seraient les groupes internationaux grace aux investissements publics que multiplie le gouvernement. Les entreprises publiques perçoivent tous les ans des sommes vertigineuses pour leur programme d’assainissement. Mais au final, les résultats sont loin d’être satisfaisants.

La gestion de la rente

Selon certains économistes, l’Algérie aura dépensé plus de 400 milliards de dollars entre 2004 et 2014. Ce qui devrait placer le pays parmi les pays émergents. Or, le taux de croissance est faible étant donné la mauvaise gestion et redistribution de la rente. La qualité de vie d’une bonne partie de la population reste limitée. Pendant que beaucoup peinent à boucler les fins de mois, les plus aisés, eux, préfèrent transférer leur argent à l’étranger ou les placer dans des paradis fiscaux. A la fin des années 1990, les statistiques montraient que les avoirs des milliardaires algériens à l’étranger étaient de 40 milliards de dollars.

Dans une étude datant de septembre 2010, intitulée « Algérie : les illusions de la richesse pétrolière », Luis Martinez, directeur de recherche au Centre d’études et de recherches internationales, écrivait que « le retour de l’abondance financière suscite des attentes divergentes et provoque une inquiétude fondée sur la conviction que cette richesse inattendue ne profitera pas à la population. »

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