Alexandra Stephanakis : la pasionaria du jazz


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Alexandra Stephanakis Fela

Alexandra Stephanakis est une photographe de talent. Passionnée de musique et de Jazz, elle a suivi Fela pendant dix ans, et revient sur cette expérience unique pour Afrik.com.

Après des études aux Beaux-Arts de Marseille et un deuxième cycle tourné vers la communication, la belle tentera de concilier les deux en se lançant dans la photographie.  » Musicienne dans l’âme «  comme elle se décrit elle-même, elle choisit de suivre trois musiciens, représentatifs chacun d’un continent. Ce sera Christian Vander du groupe Magma pour l’Europe, Miles Davis (à défaut de John Coltrane) pour les Etats-Unis, et Fela pour l’Afrique.

 » J’ai toujours eu la démarche d’aller d’abord découvrir la musique, puis d’aborder le personnage «  dit-elle. C’est ce qu’elle fera avec Fela. Un lendemain de concert, il lui propose de suivre sa tournée européenne de 1983. Pendant dix ans, Alexandra, qui en a 21 à l’époque, va suivre l’enfant terrible de l’afro-beat dans tous ces déplacements en Europe.

La jeune fille de bonne famille entre de plain-pied dans l’univers particulier de Fela :  » Je me suis retrouvée dans la brousse «  : elle raconte les femmes faisant le maffé dans les chambres des hôtels chics, la vie en tribu, le harem du musicien – 26 femmes ! -, l’ambiance chaleureuse et enfumée qui lui rappelle celle des clubs de Jazz. L’adaptation n’est pas évidente :  » J’ai dû m’imposer en tant que femme et occidentale « .

Les images ont des sons

Alexandra n’a jamais mis les pieds en Afrique, mais a découvert le continent à travers le musicien :  » à Londres, j’ai vu l’Afrique «  résume-t-elle. Focalisée sur le Fela artiste – et pas politique – son travail suit le musicien en concert, backstage, dans son intimité, et lors du travail en studio :  » Ce fut une très belle expérience photographique « . Ce qu’elle garde du grand Fela :  » du charisme, une allure de roi, un homme qui aime les femmes, une grande force spirituelle et une générosité de coeur « .

 » J’ai commencé par peindre des rythmes sur du papier et de la toile «  explique-t-elle. Ensuite, elle a poursuivi ce travail à travers la photographie. Et si les images ont des sons, nul doute que c’est un peu grâce à Alexandra. Elle expose à Paris : allez donc faire un tour du côté du club de l’Etoile, vous pourrez y siroter un verre sous le regard de Miles Davis, de George Benson ou de Pharaoah Sanders.

L’Etoile, 12 rue de Presbourg, 75008 Paris.

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