Al-Qaïda au Maghreb islamique persiste et signe


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Le groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué ce mardi les rapts d’un Français et de trois Espagnols, enlevés respectivement au Mali et en Mauritanie fin novembre, dans un message sonore envoyé à la chaîne de télévision Al Jazeera. Cette revendication vient ainsi confirmer les soupçons de plusieurs observateurs et agrémenter l’idée qu’ Aqmi gagne du terrain dans le Sahel.

Une fois de plus les soupçons sont confirmés : Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est bien l’auteur des rapts de quatre européens enlevés récemment au Mali et en Mauritanie. La cellule maghrébine de l’organisation terroriste internationale a revendiqué ce mardi les enlèvements de l’humanitaire français, Pierre Camatte, disparu dans la nuit du 25 au 26 novembre au Mali, et de trois coopérants espagnols, attaqués le 29 novembre en Mauritanie. L’Aqmi s’attribue la responsabilité de ces deux enlèvements dans un message sonore diffusé par la chaîne qatarie Al Jazeera. « Deux unités de vaillants moujahidine ont réussi à enlever quatre européens dans deux opérations distinctes », relate dans l’enregistrement une voix présentée comme celle du porte-parole du groupe extrémiste, Saleh Abou Mohammad. Il ajoute que « la France et l’Espagne seront informées ultérieurement des revendications légitimes des moujahidines ».

Le porte-parole aurait ainsi formellement identifié les trois otages espagnols, précisant que l’un d’eux, Albert Vilalta, est le directeur d’une société de tunnels. Les deux autres otages espagnols, Alicia Gamez et Roque Pascual, également membres de l’ONG catalane Barcelone Accio Solidaria, comme l’otage nommé dans l’enregistrement, se trouvaient à bord d’une voiture quand ils ont été attaqués puis enlevés le 29 novembre dernier. Ils faisaient partie d’un convoi qui acheminait de l’aide vers l’Afrique de l’ Ouest, sur la route côtière très fréquentée Nouadhibou-Nouakchott, à 170 km au nord de la capitale mauritanienne. La plupart des observateurs de Nouakchott avaient alors imputé la responsabilité du rapt à des groupes islamistes armés, faisant un lien étroit avec l’enlèvement du Français Pierre Camatte, survenu quelques jours plus tôt, à Ménaka, à une centaine de kilomètres de la frontière malienne avec le Niger. Des hypothèses vérifiées depuis lors par l’enregistrement d’Aqmi.

Aqmi gagne du terrain dans le Sahel

Jusqu’à présent aucun groupe n’avait encore revendiqué ces enlèvements et la police espagnole préfère donc analyser « l’authenticité » du message envoyé par Al Qaïda. Néanmoins le ministre des Affaires Étrangères espagnol Miguel Angel Morratinos a déclaré ce mardi que le gouvernement espagnol avait lui-même soupçonné « depuis longtemps l’organisation terroriste d’être à l’origine de ces enlèvements », laissant entendre qu’ Aqmi était bien l’auteur de ces actes.

Bien que l’enlèvement des trois Espagnols sur le sol mauritanien demeure une première, la cellule maghrébine d’ Al-Qaïda n’en est pas à son premier coup d’essai. Depuis maintenant deux ans, la Mauritanie est le théâtre d’actions meurtrières revendiquées par l’ Aqmi, dont la dernière en date était l’attentat suicide du 8 août contre l’ambassade de France à Nouakchott. Pour le directeur du journal mauritanien indépendant Tahalil Hebdo Isselmou Ould Sahili, les terroristes visent « l’Europe et particulièrement la France et l’Espagne, engagées dans la lutte contre Aqmi dans la région ». Depuis 2008, le nord du Mali est un repère connu des groupes enlevant des Européens au Mali et au Niger. L’ Aqmi serait donc en train de s’étendre dans la zone sahélienne. Des Canadiens et Européens enlevés dans cette région ont souvent été relâchés, mais un Britannique y a été exécuté en juin dernier.

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