Transport aérien : Air Algérie redécolle


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Un avion d'Air Algérie (illustration)
Un avion d'Air Algérie (illustration)

Un vent de renouveau souffle sur Air Algérie qui, après des années passées à l’ombre d’un système totalement archaïque, espère fonctionner comme n’importe quelle compagnie au monde. Un train de mesures qui suscite espoir et scepticisme chez les Algériens de France.

M’hamed Taïb Benouis, directeur général d’Air Algérie depuis juillet 1999, a annoncé au mois de février dernier une modernisation et une mise à niveau de sa compagnie. A côté d’une restructuration interne (renouvellement de la flotte, mise aux normes européennes des avions déjà disponibles) qui doit préparer Air Algérie à la perte de son monopole, la compagnie lance tout un programme visant à faciliter la vie de ses usagers.

Ainsi, la réservation et l’achat des billets, qui jusqu’ici relevaient du parcours du combattant, vont être simplifiés. Et le système dit de « l’allotement », terriblement handicapant pour les ressortissants algériens, qui consistait à mettre un quota de billets à la disposition d’un nombre très limité d’agences, est le premier à disparaître. On passera alors de 35 agences pour l’ensemble de la France, à 1 425 pour la seule région parisienne.

L’ouverture du réseau de vente réjouit M. A., membre du mouvement associatif algérien de Marseille. Lors de la visite de M. Benouis dans cette ville, les présidents des associations algériennes de la région, ont mis en lumière les graves problèmes liés à l’achat des billets en France. Conscientes qu’Air Algérie a du assumer seule les six dernières années de crise algérienne, les associations ont demandé, face à cette volonté de changement, une amélioration tant qualitative que quantitative du service de la compagnie.

Elles ont regretté notamment le manque de formation et de dynamique commerciale d’Air Algérie, et souhaité un relèvement du niveau de recrutement. De plus, M. A. n’hésite pas à dénoncer la spéculation liée à la trop forte demande, et le système de la re confirmation du retour, jusqu’ici obligatoire et favorisant la corruption, qui vient heureusement d’être aboli. Un changement radical, donc, attendu depuis trop longtemps par les Algériens de France, mais qui laisse un grand nombre de personnes sceptiques.

Engagement international

Ainsi cette employée de la région parisienne, qui attend le 10 avril prochain (date à laquelle les réservations pourront débuter) sans se faire d’illusions. Pour elle, l’annonce faite par le directeur général d’un surplus de 350 000 places pour la période estivale n’est qu’un leurre : en fait le nombre de places ne changerait pas par rapport à l’année dernière, et la situation s’annonce donc tout aussi difficile. A Marseille, M. A. est plus nuancé.

La restructuration d’Air Algérie est, selon lui, à replacer dans le contexte algérien d’assainissement général, qui fait suite à l’arrivée au pouvoir du président Bouteflika, mais le plus dur reste à faire. M. A. est « comme Saint-Thomas » et ne veut plus « croire aux promesses non tenues ». Il a peur que les agences jusqu’ici conventionnées ne « jouent pas le jeu » et refusent de s’occuper des réservations.

Il annonce en outre un flux de voyageurs vers l’Algérie encore plus important que l’année dernière (les bateaux en partance de l’Espagne sont déjà complets), et il espère que la compagnie a prévu des affrètements supplémentaires conséquents. « Air Algérie s’étant engagée internationalement à changer, il en va maintenant de sa crédibilité ».

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