Afrique du Sud : Jacob Zuma dénonce la confiscation du pouvoir économique par les Blancs


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A l’occasion de l’ouverture de la conférence de l’ANC, qui se tient à Johannesburg du 26 au 29 juin, Jacob Zuma dénonce la confiscation du pouvoir économique par les Blancs.

« La structure de l’économie de l’apartheid est restée largement intacte. La propriété de l’économie est toujours principalement aux mains des Blancs ». La déclaration du président de l’Afrique du Sud a défrayé la chronique. Même si la conférence du Congrès national africain (ANC), qui se déroule du 26 au 29 juin à Johannesburg, devait porter sur la politique d’avenir de l’Afrique du Sud dix huit ans après l’apartheid, les propos de Jacob Zuma suscitent l’interrogation.

Au sujet des ressources minières, le président sud-africain renchérit : C’est « une richesse nationale qui appartient à tous ceux qui vivent en Afrique du Sud. » Pour faire simple, Jacob Zuma dénonce les inégalités de richesse entre Blancs et Noirs. D’où sa proposition du principe du « vendeur volontaire acheteur-volontaire » pour la réforme agraire.

Désaveu des dix-huit années de réconciliation ?

Cette tirade contraste avec la politique de réconciliation instituée en 1994 par Nelson Mandela au sortir de l’Apartheid. Le premier président noir de l’Afrique du Sud (de 1994 à 1999) s’est attelé à rassembler le pays divisé en deux depuis 1948, les Noirs d’un côté les Blancs de l’autre. Malgré ses vingt-sept années d’emprisonnement, l’ancien président de l’ANC avait préféré faire table rase du passé, en prônant la réconciliation de son peuple et plaidant pour un gouvernement d’union nationale. Le discours, inattendu de Jacob Zuma, pourrait raviser les tensions raciales qui subsistent en Afrique du Sud.

Dix-huit ans après la fin de l’apartheid, le problème de cohabitation entre les différentes communautés n’est pas totalement réglé. Pour preuve, la mort en 2010 du leader d’extrême droite Eugene Terreblanche, retrouvé battu à mort dans son lit, avait déclenché une joute verbale violente entre Blancs et Noirs.

Et pour cause, un employé noir du fondateur du Mouvement (pro-apartheid) de résistance afrikaneer (AWB) a été le premier soupçonné avant d’être disculpé. A la suite de ce meurtre les partisans d’Eugene Terreblanche sont descendus dans les rues pour scander « Tuez Malema ». Julius Malema, le président de la Ligue de la jeunesse de l’ANC, avait entonné la chanson symbolique de la lutte contre l’apartheid « tuer le Boer » (fermier blanc). Jacob Zuma, déjà président à l’époque, avait calmé le jeu en appelant son camp à la « responsabilité » et à l’« unité ». Une chose est sûre : cette envolée lyrique du président sud-africain sonne comme un pavé dans la mare.

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