Afrique du Sud : 2 ans de prison pour Jacob Zuma ?


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Jacob Zuma

La commission enquêtant sur la corruption généralisée de l’État lorsque Jacob Zuma était Président d’Afrique du Sud a demandé, hier lundi, à la Cour suprême de prononcer une peine de deux ans de prison à l’encontre de l’ex-dirigeant pour son refus de témoigner. Il est reproché à Jacob Zuma de faire entrave au processus.

L’ancien Président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, pourrait être condamné pour une peine de deux ans de prison, pour son refus de témoigner, sur la corruption généralisée de l’État, lorsqu’il était au pouvoir. Depuis la création de la commission en 2018, Zuma, déjà mis en cause par une quarantaine de témoignages, a tenté à plusieurs reprises d’éviter d’avoir à s’expliquer, entassant ainsi les recours ou affirmant son droit au silence.

Après des mois à éviter de témoigner, la commission du juge Raymond Zondo a mis ses menaces en action en déposant un recours urgent auprès de la Cour constitutionnelle pour sanctionner l’ancien chef de l’Etat, pour avoir « intentionnellement et illégalement » refusé de faire avancer l’enquête. Lundi 15 février dernier, l’ancien Président sud-africain a de nouveau snobé la commission anti-corruption devant laquelle il a été convoqué, toute la semaine.

Cependant, cette fois, il avait en même temps ignoré une décision, de janvier, de la Cour constitutionnelle, l’obligeant à comparaître et lui refusant le droit de garder le silence. La commission demande maintenant à la Cour suprême de décider si le dernier affront de Zuma constitue un « outrage à la justice » et, dans l’affirmative, s’il doit être envoyé en prison.

La semaine dernière, l’ancien chef de l’Etat a accusé certains juges d’être « sans foi ni loi ». Il s’est dit certain que le souhait du juge Zondo de le faire condamner pour outrage au tribunal serait exaucé, accusant le président de « propagande politique ». Le bras de fer entre les deux hommes dure depuis des mois, tous deux utilisant l’arsenal légal pour lancer leurs attaques. Le Président Cyril Ramaphosa, qui a fait de la lutte contre la corruption un cheval de bataille, a mis en garde, lundi, contre les conséquences possibles des propos tenus par son prédécesseur.

Jacob Zuma, 78 ans, n’a témoigné qu’une seule fois devant la commission, en juillet 2019. Il a déclaré qu’il était traité comme un « accusé » et non comme un « témoin ». Des dizaines de ministres ou d’anciens ministres, élus, hommes d’affaires ou hauts fonctionnaires ont déjà été entendus, déballant le scandale à l’époque de Zuma.

Jacob Zuma, qui dirigeait le pays d’Afrique Australe entre 2009 et 2018, a été contraint de démissionner, en 2018, à la suite d’une série de scandales dans son administration.

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