Affaire Pegasus : le Maroc poursuit son marathon judiciaire


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Mohammed VI, roi du Maroc
Le roi du Maroc, Mohammed VI

Le Maroc ne compte pas baisser les bras s’agissant de l’affaire Pegasus, logiciel d’espionnage développé par la société israélienne NSO. Après le rejet de sa plainte par un tribunal français, le royaume chérifien a décidé de faire appel, cette fois, en Espagne.

Rabat ne lâche pas les journalistes du consortium Forbidden Stories ainsi qu!Amnesty International. Ces derniers ont rendu publique une enquête selon laquelle, le Maroc aurait utilisé le logiciel Pegasus pour espionner plusieurs personnalités. Parmi celles-ci, le Président français, Emmanuel Macron, des membres de son gouvernement, des journalistes où des membres de la société civile.

Des procédures lancées en France, Espagne et Allemagne

Le royaume aurait également épié des dizaines d’officiels algériens. Seulement, Rabat a toujours nié ces accusations. Mieux, le Maroc a demandé aux médias et à Amnesty International d’apporter la preuve de leurs allégations. Des procédures judiciaires pour diffamation ont par la suite été lancées par les autorités royales en France, en Espagne et en Allemagne.

Le Maroc demandait une condamnation contre Amnesty International, mais aussi les médias réunis au sein du consortium Forbidden Stories, à savoir Le Monde, Radio France, France Média Monde, Médiapart et L’Humanité. Pour l’avoir cité dans leur enquête publiée en 2021, Rabat avait brandi la carte de la diffamation. Après deux ans de marathon judiciaire, le royaume ne lâche toujours pas.

Alors que la justice française a rejeté, mercredi, sa plainte pour diffamation, le Maroc compte toujours faire condamner ces médias. L’arrêt a considéré que les déclarations d’Ignacio Cembrero, le journaliste espagnol  a l’origone des révélations, ne permettaient pas au Maroc d’exiger une rétractation du journaliste. Ce dernier avait affirmé que son téléphone portable avait été espionné grâce à Pegasus et avait tenu le Maroc pour responsable.

Les avocats du Maroc reviennent à la charge

Au lendemain du jugement rendu en France, le Maroc s’est rabattu sur l’Espagne. La cour d’appel de Paris ayant confirmé la décision du tribunal première instance qui avait prononcé l’irrecevabilité des plaintes du Maroc dans cette affaire. Le 14 avril, le Maroc a fait appel de la décision du tribunal de Madrid. Celle-ci avait rejeté, le 10 mars, la plainte de Rabat contre le journaliste espagnol Ignacio Cembrero.

Les avocats du royaume chérifien déplorent : « bien que le jugement ne prouve pas l’existence d’espionnage par le Maroc contre Cembrero, il rejette de manière incompréhensible l’action en justice ». Les conseils du royaume relèvent toutefois que l’introduction de l’action en justice n’a rien à voir avec la loi sur la liberté d’expression ou le droit à l’information.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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