Achoura ou Tamkharit : le couscous fêté au Sénégal, malgré le Coronavirus


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Achoura ou Tamkharit, encore appelée la fête du couscous, a été célébrée, ce jour, samedi 29 août 2020, un peu partout dans le monde. Au Sénégal, comme ailleurs, ce jour a été célébré dans un contexte de Coronavirus certes, mais dans le partage habituel.

Elle s’est levée très tôt, ce vendredi matin pour aller au marché et faire ses achats relatifs à la fête du couscous. Madame Diop, la cinquantaine sonnée, n’est pas rentrée comme elle est partie, dans la joie. « C’est inadmissible que les prix des denrées aient ainsi augmenté », dénonce-t-elle. Ajoutant qu’elle a dépassé, de loin, son budget pour la Achoura. Mais reconnaît tout de même que le jour en vaut la peine.

Cette fête, qui est célébrée un mois après l’Aid el Kébir, a son importance au Sénégal pays à 95% de musulmans. En ces vendredi 28 et samedi 29 août 2020, les marchés ont grouillé de monde. Le masque est porté, parfois transporté, puisqu’il est souvent placé au niveau du menton. Une chaleur suffocante règne sur ce pays d’Afrique de l’Ouest. Et c’est sous un soleil de plomb que la fête a été préparée.

Depuis le jeudi, les moulins à mil sont remplis de monde. C’est la queue pour faire moudre le grain qui servira à préparer le couscous. « Cela a été un peu dur, car il y a eu des coupures de courant qui ont tiré en longueur, depuis jeudi. Ce qui fait que nous avons passé beaucoup de temps au moulin. C’est une situation déplorable », pointe Mme Diop, le foulard bien vissé sur la tête.

Ce samedi, jour de la fête, aidée de sa nièce spécialement venue de Dakar pour passer la fête avec elle et sa famille, Mme Diop a commencé par passer à la vapeur la farine de mil, après l’avoir bien préparée la veille, en en faisant de petits granulés. Après quelques passages à la vapeur, le couscous est fin prêt, il ne restait plus que la sauce à préparer. Tous les ingrédients étaient réunis pour réussir cet mets tant attendu.

Viande de bœuf, pattes de mouton de la Tabaski conservées pour l’occasion, poulet, oignons, ail, poireau, pomme de terre, tomates fraîche et concentrée, chou, tout y est. Justement, le chou, une denrée qui doublé de prix durant cette fête.  » Il y a une semaine, j’ai acheté le kilo de chou à 600 FCFA, aujourd’hui, on me parle de 1 400 FCFA le kilo. C’est de l’arnaque. C’est dommage que les commerçants profitent de cette fête pour augmenter le prix des denrées », condamne Mme Diop.

Ce qui compte le plus pour elle, c’est que le couscous est prêt à temps. « Chaque année, c’est ainsi. Je m’arrange pour finir de préparer le couscous vers 17 heures (GMT), le temps de partager la nourriture avec certains voisins, notamment ceux qui sont d’une autre religion, mais aussi la belle-famille et certaines connaissances. Ce qui est intéressant dans cette fête, comme la Tabaski d’ailleurs, c’est le fait de partager. Donner la nourriture à certains qui n’en ont peut-être pas », se réjouit Mme Diop.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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