70 millions de dollars « dorment » dans les caisses de la BAD


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Près de 70 millions de dollars américains dorment dans les caisses de la Banque africaine de développement (BAD), faute d’utilisateur, a déclaré dimanche à Dakar, le directeur régional de cette institution, Mohamed H’Midouche.

Selon le représentant de la BAD, qui s’exprimait lors d’un forum sur le développement de la microfinance islamique en prélude à la réunion annuelle de la Banque islamique de développement, la BAD n’a pas trouvé d’institutions capables d’utiliser ces fonds.

Il a invité à ce propos les acteurs qui interviennent dans le domaine de la microfinance à débattre, au cours de la réunion annuelle de la Banque islamique de développement, qui s’ouvre mardi dans la capitale sénégalaise, sur les moyens de rendre plus accessibles aux populations les crédits disponibles dans les institutions financières.

Le représentant-résident de la BAD a dénoncé le niveau élevé des taux d’intérêt appliqués par les systèmes de financement décentralisés, par rapport aux capacités des populations .

« Les taux d’intérêt appliqués sont trop élevés pour les populations. Quand vous remettez 100 francs à une femme et que vous lui demandez de vous rembourser 135 francs, la personne regarde plutôt le montant qu’elle devra vous rembourser », a soutenu M. H’Midouche, avant d’ajouter: « c’est clair, dans ces conditions, les gens vous diront que nous ne pouvons pas prendre cet argent ».

« Les bailleurs de fonds comme la BAD mettent des fonds à des taux concessionnels à la disposition des Etats avec des délais de grâce de dix ans, mais cet argent est peu utilisé. Les intermédiaires pompent l’argent pour couvrir leurs besoins de fonctionnement », a-t-il déploré.

Afin de renverser la tendance, le directeur régional de la BAD pour le Sénégal, le Mali, la Gambie la Guninée-Bissau et le Cap-Vert, demande à ce qu’on « revoit à la baisse les taux d’intérêt qu’exigent les institution de microfinance ».

« Ces taux doivent être inférieurs au taux du marché », a-t-il éffirmé, inviatnt les différentes institutions de microfinance à s’inspirer du cas de la Banque tunisienne de la solidarité (BTS), « qui applique des taux d’intérêt de 5% ».

Par ailleurs, M. H’Midouche préconise une défiscalisation des opérations, pour réduire les coûts. « Il faut ouvrir un débat, discuter avec les populations, les Etats pour voir comment améliorer l’accès au crédit des populations », a-t-il insisté.

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