Rwanda : accord historique à Kigali contre l’un des pires gaz à effet de serre


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Près de 200 pays réunis au Rwanda ont approuvé un accord de réduction des gaz hydrofluorocarbures (HFC), que l’on trouve dans les réfrigérateurs ou les climatiseurs.

Près de 200 pays réunis au Rwanda ont approuvé, ce samedi 15 octobre 2016, un accord de réduction des gaz hydrofluorocarbures (HFC), que l’on trouve dans les réfrigérateurs ou les climatiseurs. Ce qui constitue une étape majeure dans la lutte contre le changement climatique. Il aura fallu plusieurs réunions bilatérales vendredi, notamment avec le secrétaire d’Etat américain John Kerry, pour débloquer les négociations.

C’est un calendrier en vue de l’élimination progressive des hydrofluorocarbures (HFC), des gaz extrêmement nocifs pour le climat, utilisés notamment dans les réfrigérateurs et climatiseurs qui vient d’être élaboré. Juridiquement contraignant, l’accord est une avancée majeure dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le financement de la transition, dont le total est estimé à plusieurs milliards de dollars à l’échelle mondiale, fera l’objet de nouvelles discussions fin 2017.

Les HFC sont de redoutables gaz à effet de serre (GES), présents dans certains aérosols, dans les systèmes de réfrigération ou pour la fabrication de mousses isolantes. Ils ont commencé à être utilisés dans les années 1990 en remplacement des CFC (chlorofluorocarbures), principaux responsables de la destruction de la couche d’ozone qui nous protège des rayons ultraviolets du soleil.

Sauf que les HFC se sont révélés désastreux pour le climat. En moyenne, une seule de ces molécules a un effet 3 000 fois plus important qu’une molécule de dioxyde de carbone. Et ce sont celles dont l’usage augmente le plus vite : leur taux de croissance est évalué entre 10 et 15% par an, selon l’Oak Ridge National Laboratory du Department of Energy américain. Des solutions de rechange aux HFC existent pourtant déjà, sous forme d’hydrocarbures, de dioxyde de carbone, d’ammoniac, d’eau ou d’hydrofluoroléfines (HFO).

La communauté internationale s’est engagée, avec le pacte de Paris (COP21), à agir pour contenir la hausse de la température dans le monde « bien en deçà de 2°C » par rapport au niveau préindustriel et à « poursuivre les efforts » pour la limiter à 1,5°C. Or, l’élimination des HFC pourrait réduire de 0,5°C le réchauffement mondial d’ici à 2100, selon une étude publiée en 2015 par l’Institute for Governance and Sustainable Development (IGSD), un groupe de réflexion. À l’horizon 2030, elle permettrait d’éviter jusqu’à 1,7 gigatonne d’équivalent CO2 par an, soit les émissions annuelles du Japon.

Avec l’accord adopté ce samedi, les pays riches sont appelés à agir plus vite que les pays en voie de développement, pour qui l’élimination des HFC est une question épineuse. Le calendrier adopté prévoit qu’un premier groupe de pays, ceux dits « développés », réduise sa consommation de HFC de 10% d’ici à 2019 par rapport aux niveaux de 2011-2013, ce chiffre devant passer à 85% d’ici à 2036. Un deuxième groupe de pays « en voie de développement », dont la Chine et les pays africains, s’est engagé à entamer la transition en 2024. Une réduction de 10% par rapport aux niveaux de 2020-2022 devra être atteinte pour 2029, cette réduction devant atteindre 80% d’ici à 2045.
Un troisième groupe de pays également « en voie de développement » incluant l’Inde, le Pakistan, l’Iran, l’Irak et les pays du Golfe s’est pour sa part engagé à commencer le gel en 2028, une diminution de 10% par rapport à la période 2024-2026 devant être atteinte pour 2032, puis de 85% pour 2047.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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