Maroc : le journaliste d’opposition Ali Anouzla relance son site « Lakome »


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Le journaliste marocain Ali Anouzla a lancé ce lundi son nouveau site web d’information « Lakome 2 ». Le premier, « Lakome », avait été en effet fermé à la suite de la publication d’un lien vers une vidéo d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui critiquait vivement le royaume chérifien.

Le journaliste marocain Ali Anouzla revient défier de nouveau le pouvoir. Il a lancé ce lundi un nouveau site web d’information Lakome2, près de deux ans après la fermeture de Lakome à la suite de la publication d’un lien vers une vidéo d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). La vdiéo en question était intitulée Maroc : le royaume de la corruption et du despotisme. Il faut dire que la vidéo, qui appellait au Djihad, critiquait vivement la monarchie. Un message bien évidemment que les autorités marocaines n’avaient pas digéré. D’ailleurs la vidéo avait été supprimée par Youtube pour non-respect des règles en matière de « violence ».

Malgré ses déboires avec les autorités de son pays, pour le journaliste il était important de relancer le site. « Nous avons décidé de revenir vers les lecteurs du site parce que nous avons une dette envers toutes les voix libres qui se sont solidarisées, ont protesté et manifesté pour qu’il existe une presse libre dans ce pays », a écrit Ali Anouzla dans son premier éditorial.

Son arrestation le 17 septembre 2013 avait fait le tour du monde. Il avait mis en rogne les autorités marocaines après avoir publié sur la version arabophone de Lakome un lien vers une vidéo d’AQMI très critique contre le Maroc, dans le cadre d’un article sur le sujet. Connu pour ses critiques virulentes contre le pouvoir, le journaliste avait alors été inculpé pour « aide matérielle », « apologie » et « incitation au terrorisme », avant d’être remis en liberté provisoire un mois plus tard, à la suite d’une mobilisation au Maroc et à l’étranger. Il reste toutefois poursuivi et risque jusqu’à 20 ans de prison. La dernière audition devant le juge d’instruction, le 20 mai 2014, avait été reportée.

Amnesty International, Human Rights Watch et Reporters sans frontières ont appelé à plusieurs reprises à l’abandon des poursuites contre Ali Anouzla. Selon Selon le journaliste marocain, «Lakome2 est financé par des fonds personnels. Je ne veux embarquer personne avec moi, l’affaire (en justice) étant encore en suspens. Quand ce sera réglé, les investisseurs seront les bienvenus. »

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