Le film de Nabil Ayouch « Much Loved » sur la prostitution interdit au Maroc


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Le dernier film du réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch, « Much Loved », qui traite le sujet de la prostitution au Maroc vient de faire l’objet de censure et sera donc interdit dans le royaume.

La pilule ne passe pas pour le gouvernement marocain qui vient d’interdire la projection du film du réalisateur Nabil Ayouch « Much Loved », présenté lors du dernier Festival de Cannes en France, car il comporte un « outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine ».

« Les autorités marocaines compétentes ont décidé de ne pas autoriser la projection du long-métrage « Much Loved » au Maroc, vu que le film comporte un outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine, et une atteinte flagrante à l’image du Maroc », a annoncé, lundi, le ministère de la Communication.

Largement inspiré de la réalité de la rue, ce film met en scène le portrait de plusieurs femmes prostituées qui s’invitent dans des soirées avec de riches Saoudiens, des touristes français ou même des policiers corrompus. La diffusion de quelques extraits, ces derniers jours, a entraîné de vives réactions dans le royaume, à l’encontre du réalisateur marocain et de son actrice principale, Loubna Abidar.

Une association marocaine a affirmé, lundi, avoir décidé de porter plainte « à la fois contre Nabil Ayouch, Loubna Abidar et tous ceux qui ont contribué au film ». Celui-ci « nuit directement à Marrakech où il se déroule et à ses femmes et, plus généralement, au Maroc », affirme le président de l’Association marocaine de défense des citoyens (AMDC), Moustapha Hassnaoui, au site TelQuel.ma.

Nabil Ayouch a défendu sa démarche artistique, il a récemment expliqué que « la prostitution est autour de nous, et, au lieu de refuser de la voir, il faut essayer de comprendre comment des femmes qui ont eu un parcours difficile ont pu en arriver là ». Il a indiqué avoir rencontré entre 200 et 300 jeunes femmes qui sont, ou ont été, des prostituées avant de faire ce film.

En 2012, Nabil Ayouch avait déjà beaucoup fait parler de lui en présentant à Cannes le film « Les Chevaux de Dieu », inspiré des attentats du 16 mai 2003 commis par des kamikazes.

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