Khelil ou l’amour du Sahara


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Le Sahara algérien regorge des mystères fabuleux, sable, dunes, oasis, hommes bleus… un tout qui crée une atmosphère bédouine. La galerie de M. Khelil, sise à Didouche Mourad à Alger, retrace bien la magie du grand Sahara algérien.

Pour la énième fois que je repasse vers la rue Didouche Mourad, sans pour autant m’arrêter un moment devant la galerie de M. Khelil. Depuis que je l’ai découverte, mes pas s’attardent longtemps et refusent de s’en aller sans y jeter un regard dedans.

Je rentre, M. Khelil m’accueille avec un sourire chaleureux et de bienvenue, ce Monsieur inspire une véritable sérénité et une dynamique incroyable, avec sa merveilleuse galerie artisanale il vous entraîne sans vous rendre compte dans le cœur du Sahara, d’ailleurs en tournoyant à l’intérieur de la galerie, je sentais comme si de petits grains de sable caressaient mon visage et effleuraient mes joues. Toute la galerie est conçue manuellement, le bureau, les bancs-cachettes, le sol, le mur, les photos, toute la galerie respire une lueur d’un génie manuel de M. Khelil.

Depuis 51 ans, il n’a pas cessé de créer, baigné dès l’enfance dans la photographie, M. Khelil, ce fils de Ouargla, signe une véritable œuvre magnifique de photos, il s’agit plutôt d’une vraie révolution culturelle à produire. Un noble travail qui en dit lent.

Comment cette œuvre est née ? Et quel lien tient-il à la photographie ?
M. Khelil répond dynamiquement : « Il ne s’agit pas de raconter l’histoire de la photographie mais l’histoire de l’autre, s’intéresser à l’autre de façon humanitaire et non matérialiste. Mon public est à 8% à 10% local ». L’artiste n’a plus rien à prouver car son œuvre constitue une merveille, un point de reconnaissance. « Mon sentiment, je le prouve dans mes œuvres photographiques », ajoute-il. « C’est une œuvre ravageuse à l’égard de l’environnement, je fais réagir la nature et c’est comme si c’est le sable qui réagit en surface ».

Une certaine nostalgie émerge en parcourant ces tableaux photographiques, M. Khelil répondait : « Je voulais communier avec elles, que ce soit l’objet photographié ou la personne photographiée, c’est une façon de voir l’autre comme une âme sœur, sans présence de mots mais comme un aspect d’un mot. Le corps devient alors un support de l’amour et de l’esprit. Je suis né dans ce milieu, moi fils de sable, j’use de ma propre souveraineté pour créer. Pour moi, la révolution c’est de continuer moi-même à créer, à ressusciter l’honneur de mon histoire », il insiste : « L’Algérie n’était pas décadente, c’est l’esprit social qui s’est perverti et s’est matérialisé à l’exception de quelques nobles qui ont continué à croire à la liberté ».

L’idéal de l’artiste ? « C’est universel, c’est son style, sa façon d’interpréter, de démontrer, son génie de réaliser, de concrétiser. Présenter un véritable honneur pour son pays ». Capter l’histoire du sud « à travers d’abord une magnitude naturelle, de l’amour de la vie un merci à la vie qui fait de nous une créature vive, à la photographie qui donne des gouttes de libération ».

Qu’apporter à l’humanité ? « C’est d’abord prouver ma propre conscience, être en accord avec elle, c’est bien ça le véritable sens de la démocratie ». En tout cas, M. Khelil a bien su interpréter ses œuvres, et son travail fait honneur à une nation.

« Le meilleur demeure toujours un combat de libération humaine. Il faut connaître son passé dans la dignité et non dans la déchéance et la négation. C’est une dynamique de l’amour et c’est pourquoi il ne faut pas rompre et tomber dans la décadence, il faut toujours replanter la plante ».
« Pour moi le sable ne me satisfait pas, je veux garder le sable, mais pas le désert qui se poursuit car, par la suite, ça devient destructeur ».

Et la liberté dans tout ça ? « La liberté consiste à réussir à réaliser une œuvre, c’est une communion d’esprit, c’est le fait de me découvrir à travers les photos, à travers l’objet ou l’être photographié, c’est la paix. C’est le sentiment artistique, c’est la beauté des âmes et les valeurs d’amour qui s’ancraient. Le Sahara vous fait découvrir les valeurs spirituelles, humaines et de l’amour, avec beaucoup d’optimisme et beaucoup d’esprit, l’amour de l’état d’esprit de son peuple, un peuple qui vous accueille et vous libère. Le Sahara commence par l’image de ma mère, ma première protectrice. La femme à proximité de sa tente avec ses chèvres, les touaregs, les seigneurs du désert, la liberté de conscience, des âmes indépendantes ».
Cette galerie est plus qu’une réalisation, c’est un amour de liberté, l’amour lui-même qui donne l’intitulé.

La galerie de Khelil

Sise au 02 Bis, rue Didouche Mourad

Alger, Algérie

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