Gabon : les réformes dans l’Education suspendues


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Suite à la marche des lycéens le 4 décembre dernier à Libreville qui s’est soldée par plusieurs interpellations d’élèves, le gouvernement a décidé de suspendre les mesures entreprises dans le secteur de l’Education.

(De notre correspondant à Libreville)

Encore une fois de plus le ministre Séraphin Moundouga vient de recevoir un camouflet du président de la République. Les mesures qu’il a initiées l’année dernière dans le secteur de l’Education viennent d’être suspendues par Ali Bongo Ondimba, suite à une nouvelle marche des lycéens, ce 4 décembre, dans la capitale gabonaise.

Il y a quelques mois, le président de la République avait réhabilité les élèves coupables d’actes de fraudes et de trafic de documents scolaires, en leur permettant de passer le BAC, alors que ces derniers avaient été rétrogradés par décision de Séraphin Moundounga, suite à une enquête diligentée dans le milieu scolaire. Les résultats de cette enquête avaient permis de démanteler les réseaux de faux bulletins de notes, et les apprenants qui se sont servis de ces faux documents devraient naturellement être rétrogradés. Tel n’a pas été le cas, après plusieurs interventions venant des hauts lieux de la République.

Dans un communiqué publié le 4 décembre au soir, le porte-parole de la présidence de la République, Alain Claude Bilie-By-Nzé, a annoncé la suspension des mesures prises l’année dernière dans le secteur de l’éducation et querellées depuis quelques temps. Ces mesures rendaient obligatoire l’obtention du BEPC pour passer en classe de seconde et subdivisaient en deux les épreuves du BAC. Une partie de ces épreuves devraient être faite en classe de Première, l’autre en Terminale. Ces mesures visaient à rehausser le niveau des élèves et à réduire le taux d’échec au BAC. Malheureusement, elles n’ont pas été acceptées par les
élèves et une bonne partie des enseignants. A l’origine de plusieurs mouvements d’humeurs depuis un certain temps à Libreville, elles ont été suspendues mercredi par décision du président de la République. « Afin de ramener la sérénité dans le secteur et de renforcer sa gouvernance globale, le président de la République, chef de l’Etat, a décidé de surseoir la mise en œuvre des réformes querellées, notamment les nouvelles conditions d’admission en classe de seconde et celles relatives au baccalauréat », a déclaré le porte-parole de la
Présidence, dans un communiqué officiel.

« La décision du chef de l’Etat est une décision politique et vise tout simplement à éviter les troubles en cette période électorale. La date choisie pour les jeunes pour redescendre dans la rue n’était pas fortuite. Elle coïncidait avec l’ouverture de la campagne électorale pour les locales. La situation était déjà très embarrassante pour les candidats du parti au pouvoir. Plus de la moitié des élèves qui étaient ce mercredi dans les rues iront aux urnes le 14 décembre prochain et devraient sanctionner le PDG en cas de non prise en compte de leurs
revendications », a souligné Yves Mouketou, leader politique.

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