Festival de Cannes : Tahar Rahim se dédouble


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La révélation du film « Un Prophète » de Jacques Audiard, découvert à Cannes et Grand prix du jury 2009, est de retour sur la Croisette à double titre. Tahar Rahim est à l’affiche de deux films présents dans la sélection officielle : « Le Passé » d’Asghar Farhadi, en compétition, et « Grand Central » présenté à Un Certain Regard.

C’est un homme doublement amoureux, du moins à l’écran, qui a fait son apparition au 66e Festival de Cannes. Tahar Rahim doit faire face aux affres de l’amour et à ses conséquences aussi bien dans Le Passé d’Asghar Farhadi, en compétition, que dans Grand Central de Rebecca Zlotowski sélectionné à Un Certain regard. Comme le fut déjà, en 2012, A perdre la raison de Joachim Lafosse. Tahar Rahim donnait alors la réplique à Emilie Dequenne, qui est repartie avec le prix d’interprétation féminine, et Niels Arestrup, son partenaire dans Un Prophète.

Dans Le Passé, le comédien incarne Samir, le nouvel amour de Marie (Bérénice Bejo). Un homme tiraillé entre sa nouvelle relation et son passé amoureux. D’autant que Samir ne trouve pas aisément une place dans la vie de Marie. Lucie, l’une des filles de la jeune femme, ne supporte pas sa présence dans leur maison. Résultat : l’adolescence s’évertue à y passer le moins de temps possible, de quoi inquiéter sa mère. L’arrivée d’Ahmad (Ali Mossafa), l’ex-compagnon de Marie venu d’Iran signer les papiers du divorce, va encore compliquer une situation déjà complexe pour Samir et son fils Fouad. Tahar Rahim interprète un homme tourmenté, taiseux et un peu à bout avec le minimalisme qu’on lui connaît et certainement voulu par Asghar Farhadi. Le cinéaste iranien, de l’aveu de ses comédiens, a fait preuve d’une grande précision dans le travail avec eux.

Grand Central : une dose d’amour

Dans Grand Central, le personnage de Tahar Rahim – Gary – est tout aussi tourmenté que Samir. Le jeune homme, qui vient d’être embauché dans une centrale nucléaire, tombe amoureux de Karole (Léa Seydoux), la femme d’un de ses collègues. Avec eux et d’autres salariés, il vit dans un camping à proximité du site. L’harmonie de cette seconde famille est indirectement menacée par son amour interdit. Pour garder son travail et surtout rester auprès de celle qu’il aime, Gary est prêt à tout. Notamment à s’exposer aux radiations. A cet autre personnage, Tahar Rahim insuffle avec virtuosité l’énergie de la jeunesse. Déterminé, voire têtu, obstiné, fougueux et capable de prendre tous les risques pour se conformer à ses convictions, Gary a de nombreux points communs avec le Malik d’Un Prophète.

« Ce que je recherche dans un film avant tout, c’est un personnage qui m’intéresse, un réalisateur qui me donne confiance et que j’admire, et des histoires bien évidemment », confiait Tahar Rahim jeudi dernier lors de la conférence de presse cannoise du Passé. L’Iranien Asghar Farhadi et la Française Rebecca Zlotowski l’ont choisi pour leurs différents projets cinématographiques. Et cette collaboration, ardemment souhaitée, a mené l’acteur et ses réalisateurs à Cannes. Le rêve se poursuit pour Tahar Rahim, César du meilleur acteur et du meilleur espoir masculin à 28 ans pour Un Prophète, qui voit souvent double alors.

 Le Passé d’Asghar Farhadi en compétition

Avec Bérénice Bejo, Tahar Rahim et Ali Mossafa

 Grand Central de Rebecca Zlotowski

avec Tahar Rahim, Léa Seydoux et Olivier Gourmet

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