Côte d’Ivoire : le cauchemar se poursuit pour les hommes de Laurent Gbagbo


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Deux semaines après l’arrestation de Charles Blé Goudé, ex-leader des Jeunes du Front Populaire Ivoirien (FPI), la justice ghanéenne vient d’arrêter et d’extrader deux anciens collaborateurs de Laurent Gbagbo. La chasse aux sorcières n’est pas encore finie. Les anciens collaborateurs de l’ancien président tombent petit à petit dans les filets de la justice.

Après Charles Blé Goudé et Justin Koné Katinan, la justice ghanéenne a interpellé et extradé deux anciens collaborateurs de Laurent Gbagbo. La cavale des hommes de l’ancien président, évincé du pouvoir le 11 avril 2011, n’en finit pas de tenir les ivoiriens en haleine. Il s’agit de Jean-Noël Abehi, ex-patron de l’escadron Blindé d’Agban et Jean-Yves Dibopieu, ex-secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire.

Selon une source basée à la frontière ivoiro-ghanéenne de Noé, les deux hommes ont été arrêtés hier par l’équivalent de la direction de la surveillance du territoire (DST) du Ghana. Ils sont arrivés ce matin à 05h00 GMT à la frontière, menottés, d’après la même source.

Jean-Noël Abehi est soupçonné par les autorités ivoiriennes d’être membre des organisateurs de certaines attaques qui ont visé, l’année dernière, plusieurs camps et positions de la police, de la gendarmerie et de l’armée. Néanmoins, les charges retenues contre Jean-Yves Dibopieu restent inconnues. Les deux font l’objet d’un mandat d’arrêt international.

Une source ivoirienne précise qu’ils préparaient des activités subversives et s’apprêtaient à perpétrer une opération sur le sol ivoirien. « Ils se trouvent à Abidjan depuis ce matin. C’est une affaire délicate, car le commandant Abéhi est un élément très dangereux » a dit à Reuters un officier au siège de la police ivoirienne. Pour le moment, aucune information n’a été donnée sur les circonstances de leur arrestation.

Le Ghana, partenaire fiable ?

Le régime ivoirien en place maintient sa chasse aux sorcières. Les arrestations sont fréquentes et les extraditions ne tardent pas. Le Ghana, pays refuge des anciens amis et ministres de Laurent Gbagbo, a changé de position depuis l’élection, le 07 décembre dernier, du président John Bramani qui souhaite renforcer ses relations avec son homologue Alassane Ouattara.

L’actuel président ghanéen a favorablement répondu à la demande d’extradition qui lui a été adressée par les autorités ivoiriennes. Excepté Justin Konan Katinan, tous les autres collaborateurs de Laurent Gbagbo, arrêtés au Ghana sont extradés en Côte d’Ivoire, en moins de 24 Heures. Une attitude du Ghana dénoncée par les partisans du président Gbagbo qui envisage sérieusement de saisir la Cour de Justice de la Cedeao.

Le gouvernement salue la bonne coopération

Le gouvernement d’Alassane Ouattara salue la « bonne coopération » avec le Ghana. Lors d’une conférence de presse à l’issue d’un conseil des ministres, Bruno Nabagné Koné, porte-parole du gouvernement, a estimé que le nombre de « pro-Gbagbo » n’était pas le plus important. « Le nombre n’est pas important. Ce qui est important, c’est le principe. Le principe c’est que tous ceux qui vont s’en prendre aux intérêts de la Côte d’Ivoire, à la sûreté de l’Etat et des Ivoiriens vont être poursuivis. Ils vont être traqués », a-t-il affirmé.

Semaine après semaine, les anciens collaborateurs de Laurent Gbagbo tombent comme des mouches. La liste du régime en place est loin d’être exhaustive. Dans les jours qui viennent, d’autres têtes pourraient bientôt tomber.

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