Centrafrique : un contre coup d’Etat à l’horizon ?


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Le chef de la séléka, Michel Djotodia, s’est autoproclamé président de la Centrafrique après avoir évincé François Bozizé. Mais sa prise de pouvoir est déjà contestée. François Nelson N’Djadder, président de la rébellion Forces Révolutionnaires pour la Démocratie, a annoncé à Afrik.com son intention de mener un contre coup d’Etat dans les prochains jours.

François Bozizé, qui était arrivé au pouvoir par les armes, a été chassé à son tour par les armes. Les Centrafricains se réveillent donc ce matin avec un nouveau leader à la tête de leur pays : Michel Djotodia, chef de la séléka, la rébellion qui a éjecté François Bozizé du siège présidentiel. Michel Djotodia a décidé de maintenir le gouvernement de Nicolas Tyangaye, qui selon ses dires a accepté de travailler avec lui. « La priorité désormais est de sécuriser la ville de Bangui », a déclaré la séléka à Afrik.com.

Alors que Bozizé à son arrivée au pouvoir avait été soutenu par la France, le nouveau leader de la Centrafrique, lui, n’est toujours pas reconnu par la communauté internationale. L’ONU a même condamnée la prise de Bangui. Et l’Union africaine a évincé le pays de son organisation. Elle a imposée des sanctions à l’encontre des responsables de la séléka : « Le Conseil décide de suspendre immédiatement la participation de la RCA (République centrafricaine) à toutes les activités de l’Union africaine ainsi que d’imposer des sanctions, à savoir des restrictions de voyage et le gel des avoirs des dirigeants de la Séléka », dont son chef Michel Djotodia », a annoncé le Commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra.

« Les Centrafricains ont été violés ! »

L’Onu et l’Union africaine ne sont pas les seules à condamner ce coup d’Etat. Un autre rebelle, ex-membre de la séléka, François Nelson N’Djadder, président de la rébellion Forces Révolutionnaires pour la Démocratie, a aussi contesté cette prise de pouvoir. Contacté par Afrik.com, il affirme être prêt à mener un second coup d’Etat dans les prochains jours à Bangui. « Il est inadmissible qu’une nouvelle dictature s’installe, alors qu’on vient d’en chasser une autre. Il est hors de question que Michal Djotodia s’installe pendant trois ans au pouvoir sans que des élections soient organisées dans le pays ! », a-t-il déclaré.

François Nelson N’Djadder, fils du célèbre général N’Djadder, va devoir se heurter à la Séléka, si toutefois il concrétise son initiative. Il a assuré que ses hommes étaient suffisamment nombreux et équipés pour mener un nouveau coup d’Etat dans le pays. S’il arrive à Bangui, selon lui, « il ne se présentera pas aux élections, qui seront organisées après la mise en place d’une transition politique de 18 mois ». Il estime que c’est au peuple centrafricain de choisir son nouveau dirigeant pour que le pays connaisse la démocratie. Or, avec l’arrivé de Michel Djotodia au pouvoir, « les Centrafricains ont été violés ! »

La séléka, elle, affirme n’accorder aucune importance à l’annonce de François Nelson N’Djadder, estimant que ses déclarations ne sont pas à prendre au sérieux, et qu’il n’a pas les moyens de renverser le nouvel homme fort du pays.

Le mouvement rebelle appelle toutes les forces vives du pays à s’asseoir autour d’une table pour discuter de l’avenir du pays.

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