Centrafrique : l’intégralité du contingent tchadien est rentrée à Ndjamena


Lecture 2 min.
arton39323

Le Tchad a annoncé ce mercredi avoir achevé le retrait de ses troupes présentes en Centrafrique au sein de la MISCA.

Cette fois la décision semble bel et bien avoir atteint un point de non retour. Le Tchad a annoncé ce mercredi avoir achevé le retrait de son contingent présent au sein de la force africaine en Centrafrique (MISCA), lors d’une cérémonie à Sarh, dans le sud du pays, selon l’AFP. Un retrait « ordonné et discipliné », dont s’est félicité le Premier ministre tchadien, Pahimi Deubet Kalzeubé.

« Le dernier soldat a traversé la frontière le 13 avril à 20 heures », a indiqué le chef du contingent tchadien, le colonel Souleyman Adam.
Au total, ce sont donc 833 hommes du contingent tchadien qui sont rentrés à Ndjamena ces derniers jours. Selon le gouvernement tchadien, 15 soldats de son armée auraient perdu la vie lors de la mission en Centrafrique.

Le retrait des troupes tchadiennes de la MISCA avait été décidé le 3 avril dernier par le Président Idriss Déby Itno. Une décision radicale prise suite aux accusations que l’ONU avait émises contre des soldats tchadiens, mis en cause après le meurtre de 24 civils à Bangui. Le gouvernement tchadien dénonçait alors une « campagne malveillante » contre ses soldats. Une décision qui avait par la suite été confirmée par le ministre des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, qui soulignait alors le « lynchage systématique » dont est victime son pays, jugeant que celui-ci avait « suffisamment encaissé ».

Suite au retrait de ses forces, le Premier ministre tchadien a une nouvelle fois tenu à condamner « ceux qui s’emploient obstinément à vouloir ternir l’image de nos vaillantes forces de défense et de sécurité », et a par ailleurs demandé aux forces françaises de la mission Sangaris et au contingent de la MISCA, toujours sur place, « d’assurer la sécurité de nos compatriotes encore restés en Centrafrique ». Mardi, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait quant à lui déclaré espérer que ce retrait ne soit pas « une option définitive ».

La communauté musulmane centrafricaine tenait en effet particulièrement à la présence du contingent tchadien pour la protéger des exactions des milices chrétiennes anti-balaka. L’armée tchadienne avait en revanche mauvaise réputation auprès de la communauté chrétienne, du fait de son association fréquente avec les rebelles séléka.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News