Centrafrique : « Il n’y aura pas de troisième transition », prévient l’ONU


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Alors que certains partis politiques ont appelé à un report du référendum sur la Constitution et des élections générales prévus début octobre prochain en Centrafrique, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a indiqué mardi que les échéances ne pourront être reportées après le 31 décembre prochain, date de la fin de la transition.

Le Secrétaire générale adjoint de l’ONU, Hervé Ladsous, a mis les points sur les « i » mardi, dans la capitale centrafricaine, Bangui. Il s’est exprimé au siège de la Mission onusienne dans le pays. Des élections générales doivent se tenir début octobre ainsi qu’un référendum sur une nouvelle Constitution. Le nouveau texte fondamental voté fin août limite à deux le nombre de mandat, instaure la création d’un Sénat et la mise en place d’une cour pénale spéciale pour juger les principaux crimes de la transition. Ces reports éventuels ne pourront se faire que sous le mandat de l’actuel transition qui expire au 31 décembre 2015.

« J’avais entendu l’appel de certains partis politiques qui réclament une troisième transition. Je voudrais leur dire, de la façon la plus claire, qu’il n’y aura pas de troisième transition », a-t-il prévenu, selon Anadolu Agency. L’ONU est largement impliquée en Centrafrique à travers une mission de maintien de la paix, la MINUSCA, et d’autres programmes notamment pour l’éducation et la santé. Plusieurs autorités de la transition politique, dirigée par Catherine Samba-Panza, ont exprimé des doutes sur la possibilité d’organiser ces consultations populaires dans les délais prévus.

Les raisons des reports

Le référendum doit se tenir le 4 octobre tandis que les élections générales ont été fixées au 18 du même mois. Les scrutins initialement prévus en février 2015 ont déjà été reportés une première fois en juin et une deuxième fois en octobre 2015. En cause, le manque de budget est invoqué par l’entourage de la présidente de la transition. L’argent promis par les pays occidentaux pour l’organisation des élections n’aurait pas été encore versé en totalité.

Le recensement de la population préalable à l’inscription sur les listes électorales a aussi pris énormément de temps, faute d’agents recenseurs en nombre suffisant. Les nombreuses tensions politiques autour de la politique menée par le gouvernement provisoire et l’exclusion de toutes les personnalités de la transition de l’élection présidentielle notamment ont également occasionné du retard.

Des affrontements récurrents dans le nord

Hervé Ladsous a indiqué que ces doutes ne sont pas suffisants pour reporter ces votes après le 31 décembre. « Toutes les autorités de la transition que j’ai rencontrées m’ont dit avec certitude que les élections seront tenues dans le respect de l’échéance de fin de transition », a-t-il rétorqué, au terme d’un voyage de deux jours à Bangui.

Après que l’ONU ait obtenu l’organisation des scrutins prévus dans les différents camps de réfugiés dans les pays limitrophes de la Centrafrique, notamment au Tchad, le taux d’enregistrement des électeurs qui seraient de 61% actuellement, selon le responsable onusien, justifie sa décision. La situation sécuritaire qui n’est pas encore stabilisée ne perturbera pas l’organisation du référendum et des élections générales, conclu Hervé Ladsous.

Pourtant, de large territoire du nord de la République centrafricaine sont sous le contrôle de milices et de rebelles, les affrontements sont récurrents. Le 20 août dernier, près de 20 personnes ont été tuées dans des affrontements inter-communautaire à Bambari, dans le centre-est du pays. L’organisation des scrutins dans ces zones apparaît très difficile, excluant de fait, de nombreux habitants de la possibilité de voter.

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