Aya de Yopougon fait son show au cinéma !


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Aya de Yopougon, la bande dessinée de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie, a été adaptée au cinéma. Le film sort le 17 juillet en salle. Les amateurs de cette œuvre pleine d’humour, à la sauce ivoirienne, pourront également entendre Aissa Maiga, qui prête sa voix à l’héroïne Aya. Afrik.com a assisté en avant-première à la première projection du film.

Un voyage express à Abidjan. Non pas dans le Abidjan d’aujourd’hui mais celui des années 70, où malgré la pauvreté ambiante, les habitants de la capitale ivoirienne gardent leur joie de vivre à toute épreuve. C’est dans cet univers chaleureux que nous plonge le film qui relate l’histoire du tome 1 de la bande dessinée. Il respecte au crayon près l’oeuvre de Marguerite Abouet et de Clément Oubrerie.

On reconnait bien en effet l’univers très particulier de l’héroïne principale, Aya. Cette dernière porte des tresses. Grande et élancée, elle est souvent vêtue d’un pagne qui laisse entrevoir ses hanches rondes et sa taille fine. Dans son univers, où tout le monde est un peu loufoque, c’est bien elle qui tempère les caractères difficiles des uns et des autres. La jeune femme de 19 ans qui vit à Yopougon, dans le quartier populaire de Yop City, à Abidjan, a la tête sur les épaules. Alors qu’elle rêve de devenir médecin, ses copines, les charmantes Bintou et Adjoua, elles, ne pensent qu’aux garçons et à s’amuser. Adjoua finira par tomber enceinte de Mamadou, un coureur de jupons présent à toutes les fêtes du quartier. Quant à Bintou elle tombera folle amoureuse d’un jeune homme riche, qui prétend venir de Paris. Elle finira par découvrir qu’il ne s’agit que d’un beau-parleur, qui enchaîne les conquêtes féminines.

Nostalgie nostalgie quand tu me tiens…

Tout comme la BD, le film nous invite dans l’ambiance festive de Yopougon, où les jeunes se rendent régulièrement en soirée. La musique, uniquement celle des années 70, est soigneusement sélectionnée par les réalisateurs, nous renvoyant à cette époque, qui compte encore de nombreux nostalgiques. On entend des refrains de chansons mythiques comme celle du Tchadien Maître Bazonga, Les jaloux saboteurs : « Je suis à Libreville, j’ai trop souffert! »

Les réalisateurs n’ont en effet pas fait les choses à moitié. Ils ont même eu l’idée d’introduire régulièrement des publicités datant aussi de cette époque. Comment? A chaque fois que les personnages de la BD regardent une pub sur leur télévision, on nous les montre également. Sauf que les annonces télévisées ne sont pas en dessins animés mais en vrai. Une initiative qui permettra sans doute à beaucoup de se remémorer leur tendre enfance ou jeunesse, en voyant défiler régulièrement sur l’écran ces publicités qui leur sont familières.

L’animation des personnages à l’écran restent toutefois à peaufiner. Les images sont en effet quelques peu figées et l’accent ivoirien qui nous plait tant et nous redonne de la bonne humeur n’est pas toujours bien réussie par ceux qui ont prêté leurs voix aux différents personnages. L’interprétation n’est pas fluide. D’ailleurs, le fameux « deh! » ivoirien n’est pas posé au bon moment, par exemple. En revanche, l’humour ivoirien pimenté est bien présent dans le film. Il est l’essence même de l’oeuvre de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie, à travers un langage imagé, plein de saveur, dont seuls les Ivoiriens ont le secret.

Assanatou Baldé
LIRE LA BIO
Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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